Après avoir fait chou blanc avant-hier en se rendant au ministère de l’Education nationale, les enseignants de tamazight ont durci le ton hier matin en bloquant pendant quelques temps l’accès à l’académie. Après quelques minutes de forcing face aux policiers et aux responsables de cette institution, les protestataires ont observé un sit-in en affichant des banderoles pour revendiquer leurs réintégrations.
Pour rappel, ces enseignants contractuels exercent leur fonction depuis près de cinq ans pour certains d’entre eux, et se retrouver du jour au lendemain sans emploi est une situation qu’ils n’acceptent pas. Depuis le mois de juin dernier, date à laquelle ont expiré les contrats des enseignants de tamazight, ces derniers n’ont eu de cesse d’interpeller l’académie, la tutelle et différentes autres autorités pour leur intégration. Auprès du secrétaire général de l’académie de Bouira, les décisions sont appliquées selon les instructions du ministère. « Les instructions de la Fonction publique sont claires : Aucun recrutement ne peut être effectué si la personne n’est pas détentrice d’une licence en la matière. » De ce point de vue, l’académie de Bouira a déjà recruté 11 professeurs licenciés en tamazight fraîchement sortis de l’Institut de Ben Aknoun. Cette situation est plutôt mal accueillie par les enseignants contractuels qui voient leur avenir incertain au sein de la Fonction publique. Pour faire valoir leurs droits, les contractuels estiment qu’avec les années d’expérience qu’ils ont acquis dans l’enseignement, ils sont plus compétents que les nouvelles recrues diplômées. Un argument auquel ils tiennent en soutenant qu’ils sont prêts à passer un concours prouvant leurs compétences. Cependant le concours d’enseignement de tamazight a été annulé selon les protestataires que nous avons rencontrés hier matin. Ce n’est finalement qu’aux alentours de 13h00 que les enseignants se sont dispersés dans le calme, en promettant toutefois de revenir à la charge prochainement. Notons enfin que toutes les invitations lancées par le secrétaire général de l’académie pour éclaircir la situation avec les contestataires sont restées vaines.
Hafidh B.
