Les longues soirées de ramadhan sont une occasion pour les militants de base des partis politiques de se concerter et préparer les futures élections. Après le ftour, autour d’une table au fond du café ou tout simplement à l’air libre dans un coin reculé, pour des raisons de discrétion, des groupes à connotation politique se forment et ne se séparent qu’après de longs palabres. Tous sont connus sur la place de Ain El Hammam si bien qu’il n’est pas difficile de deviner l’objet de leur réunion. Rien ne filtre à part quelques bribes rapportées sous le sceau du secret par quelque militant. Il en ressort que, tous sont préoccupés par les futures échéances électorales auxquelles ils doivent faire face. Ce qui n’est pas une mince affaire puisqu’il s’agit de dresser une liste de candidats qui doit avoir l’aval des militants tout en étant capable de rivaliser avec l’opposition. C’est pour cela que déjà, le consensus est difficile à trouver, pour certains qui, d’après des indiscrétions n’arrivent pas à dénicher “l’oiseau rare”. Ceux qui s’y sont pris très tôt, sans attendre les instructions de leur chef, ont déjà ficelé leurs listes bien qu’ils se refusent à l’admettre : “Ce ne sont que des discussions pour le moment”. Les dissensions sont apparues chez un parti à bon ancrage à Aïn El Hammam. Comme lors des dernières consultations électorales, “vieux et jeunes” ne font pas bon ménage. Les nouveaux partisans veulent faire barrage aux anciens, sous prétexte de jouer la carte de la jeunesse, accusant leurs aînés d’être à la base de la chute de leur formation. Quant aux électeurs, ils ne donnent pas l’impression d’être concernés par toute cette agitation. Ils sont plutôt préoccupés par le prix du sac de semoule qui ne cesse de grimper (1 330,00 dinars, il y a deux jours) et les dépenses auxquelles ils doivent faire face. En attendant, chaque soir, des individus de niveaux sociaux différents, se rencontrent, réunis par le même objectif, à savoir mener leur parti au sommet de la municipalité.
Nacer B.
