Contacté au milieu de la journée d’hier, M. Agred, secrétaire général du syndicat d’entreprise ENIEM a clairement signifié qu’ils ne peuvent pas s’opposer à la privatisation de leur entreprise dès lors que cette démarche est adoptée au plus haut niveau, à savoir à la centrale syndicale. Notre interlocuteur a indiqué que le concept de la privatisation n’est plus un tabou dans notre pays.
Où se situe donc le problème ? Le responsable du syndicat de l’ENIEM parle d’une opacité qui entourerait la démarche de privatisation en cours depuis quelques mois. M. Agred souligne : “Nous ne sommes pas contre la privatisation tout simplement parce qu’elle n’est plus un tabou. Mais nous revendiquons à ce que nous soyons associés à toute action entrant dans ce cadre en tant que partenaire social.
Il faut que l’élaboration de ce travail se fasse avec l’UGTA d’entreprise comme partie prenante parce que le premier concerné par cette privatisation c’est le travailleur”. M. Agred indique qu’une banque espagnole a visité plusieurs fois le site de l’entreprise au courant du mois de juin et le syndicat n’était même pas tenu informé. “Ces représentants n’ont même pas cherché à rencontrer même à titre de courtoisie le partenaire social. Pour nous cette attitude est un mépris”, ajoute le syndicaliste qui exige une totale transparence dans ce qui est entrepris.
Il rappellera que l’Eniem avec l’ENEL sont les deux seules entreprises qui restent dans la wilaya de Tizi Ouzou. L’ENIEM est passée de 5000 travailleurs en 1997 à 2500 actuellement. Pour lui la venue d’un partenaire étranger qui va insuffler un nouvel élan à l’entreprise, en ramenant une technologie et d’autres postes de travail, ne serait que salutaire et applaudie. Par ailleurs, dans une déclaration rendue publique hier, on peut relever : “Le conseil syndical UGTA ENIEM élu et nouvellement installé, ainsi que le comité de participation, réuni le 19 du mois en cours au siège de l’entreprise pour débattre de l’avis d’appel d’offres, paru dans la presse et portant sur la privatisation de l’ENIEM, pourtant commue et reconnue comme étant le fleuron de l’industrie et géant de l’électroménager. Le conseil syndical et le comité de participation dénoncent énergiquement l’opacité dont a été entourée toute l’opération de préparation du processus de la privatisation de l’ENIEM, la non association à l’élaboration de tout document et le mépris affiché vis-à-vis des travailleurs et de leurs représentants. Par conséquent, nous rejetons dans le fond et dans la forme le processus de privatisation enclenché. Toutefois, les partenaires sociaux rassurent les travailleurs de toute leur disponibilité à sauvegarder la pérennité de l’entreprise en ne ménageant aucun effort, pour défendre leurs acquis et leurs droits”.
Nous avons appris que le directeur général de l’ENIEM a pris attache hier avec le syndicat. Un consensus est en voie d’être dégagé.
Aomar Mohellebi