Belaïd Yadadene, le directeur général de l’ENIEM, que nous avons interrogé par téléphone pour avoir sa version des faits au sujet de la non-association du syndicat au processus de privatisation de leur entreprise, nous dresse dans ce bref entretien le climat qui précède la privatisation effective de l’ENIEM, le son chiffre d’affaires avoisine les 5 milliards de dinars.
La Dépêche de Kabylie : La section syndicale de l’entreprise dénonce le fait qu’elle ne soit pas associée au processus de privatisation.
Qu’en est-il au juste ?
Belaid Yadadene : D’abord, je dois préciser qu’il n’y a aucune opacité qui a entouré le processus de privatisation de l’ENIEM. S’agissant de la décision de privatiser l’entreprise, ça ne relève aucunement de la direction mais c’est son propriétaire, en l’occurrence l’Etat, suivant la stratégie industrielle et économique qu’il s’est défini, qui a lancé des avis à la privatisation de plusieurs entreprises parmi lesquelles figure l’ENIEM.
Revenons au processus que la section syndicale qualifie d’opaque. Je tiens à faire un petit rappel des faits : tout le monde était au courant que l’entreprise allait être privatisée. L’information circulait d’une façon claire depuis novembre 2006.
D’autant plus que nous avons discuté de ce sujet, lors de diverses occasions qui nous avons eu avec le partenaire social, ajouter à cela la forte médiatisation de cette information par la presse nationale. Concernant l’élaboration des documents, à la quelle le partenaire social dit n’avoir pas été associé, elle a été faite par la banque d’affaires espagnole » Santander « , qui avait répondu à l’avis d’appel lancé par l’Etat. La banque a fait son travail à la manière qu’elle juge le meuilleur, sans associer le partenaire social.
C’est ce que dénonce justement la section syndicale…
La participation du syndicat et du comité de participation se fera une fois les négociations entamées avec l’éventuel repreneur où celui-ci est dores et déjà soumis à respecter les closes du cahier des charges dont notamment la préservation de l’emploi et le développement de l’entreprise.
Quelles sont les garantis exigées de l’éventuel repreneur avant de lui céder l’entreprise et les 2500 travailleurs ?
Il n’y a pas, à ma connaissance, une seule opération de privatisation des entreprises de l’Etat qui n’a pas été soumise au respect des closes du cahiers des charges. Pour le cas de notre entreprise, les objectifs de la privatisation tels que définis dans le cahier des charges doivent garantir les conditions permettant d’assurer le respect des engagements, du développement à long terme de l’entreprise dans le cadre d’un projet industriel et social structuré. Ceci pour dire que la finalité de la privatisation telle que prônée par le propriétaire vise la pérennisation de l’activité de l’ENIEM et les emplois. Ça représente environs 2500 travailleurs en poste. C’est à ce titre, d’ailleurs, que j’ai tenu une réunion hier matin avec le président du comité de participation et le secrétaire général du syndicat, où nous avons abordé tous les points liés au sujet de la privatisation de l’entreprise. Et je peux vous assurer que les discussions se sont déroulées dans un climat d’échange d’idées et points de vue objectifs et corrects. Tout le monde était serein à l’idée de se préparer à négocier la préservation des emplois, la pérennité de l’activité de l’entreprise et de son développement. L’ENIEM ne sera cédée qu’à un professionnel de l’électroménager qui saura apporter du nouveau et bien plus à l’entreprise.
Propos recueillis par M.A.Temmar