Entre les casaniers et les adeptes du “loto”

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En ce mois de carême, même les chats ne rôdent plus à partir d’une certaine heure de la nuit, à Béni Douala. Les soirées du ramadhan n’emballent plus dans cette localité. Ceci dit, les hommes, toujours mieux lotis que les femmes, passent le long de leurs soirées au niveau des cafés et des garages de fortune transformée pour ce mois en lieu de rencontre où l’on se désaltère à volonté pour oublier l’insupportable soif de la journée. A défaut de… le thé y coule à flot ! On y joue également au loto, dominos et autres jeux de carte. Histoire de “tuer” le temps avant l’Adhan. D’autres, dans la catégorie ‘sans travail fixe”, qui ont de plus tout le temps de récupérer le lendemain, ne se font pas prier pour prendre part à ces longues soirées qui ne ressemblent pas aux autres. Reste les casaniers qui choisissent de verrouiller leurs portes dès la tombée de la nuit. Ceux là préfèrent passer leurs soirées en famille. Les femmes, pour la plupart, ne connaissent plus la porte de la sortie à partir de la rupture du jeûne. Les plus chanceuses, qui pointent le bout du nez dehors, doivent être accompagnées d’un homme et surtout avoir une destination fixe.

Généralement pour rendre visite à un proche. On ne s’aventure plus à déambuler dans les rues dans cette localité, depuis un moment déjà. “Les gens ont perdu le goût”, nous dira un jeune homme s’apprêtant à rejoindre son groupe d’amis dans un café d’un village à Ath Mahmoud. “Si je ne suis pas au café, je loue quelques films et je reste à la maison”, ajoutera-il. Il faut dire que le choix ne se présente même pas. Même si des programmes d’animation des plus riches ont été concoctés par la Direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, ce ne sont pas tous les villageois qui peuvent se permettre d’y aller étant donné que les transporteurs voyageurs ne travaillent pas de nuit. Et, même si c’était possible, l’insécurité qui règne sur la route reliant Tizi Ouzou à Béni Douala, découragerait le plus aventurier. Les gens ne se risquent plus d’emprunter ce tronçon si l’urgence n’y est pas. Ceci dit, cette localité ne fait pas exception. A part les habitants de Tizi-ville qui profitent bien de leurs soirées, les habitants des autres localités de la wilaya ne sont pas gâtés. Ils n’ont qu’à improviser et laisser libre court à leur imagination. Il ne reste que 22 jours!

Samia A.

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