Comme chaque vendredi et samedi, journées de marché hebdomadaire à Bouira, les alentours de la gare routière sont bondés de monde. “Imssuwqen” et badauds envahissent littéralement la chaussée en rendant la circulation automobile quasi impossible. Même les bus contraints d’accéder à la gare routière pour faire descendre leur clientèle sont obligés de slalomer entre les étals. A ce sujet, il n’est pas rare que des bus aplatissent avec leurs roues les marchandises et les revendeurs n’hésitent pas à crier leur colère et leur hargne envers les conducteurs de bus qui pourtant n’ont pas d’autres itinéraires pour accéder à l’intérieur de la gare routière. Du rond-point menant au centre-ville jusqu’à l’intérieur même de la gare routière, soit une distance de près de 500 mètres, les trottoirs font office d’étals. Les marchandises proposées à la vente sont diverses et surtout hétéroclites. Du shampoing en passant par la vaisselle et aux produits alimentaires et vestimentaires, les marchands ambulants hurlent dans leurs mégaphones plusieurs «promotions». Comme pour couronner le tout, l’absence d’hygiène se fait ressentir, notamment aux alentours du carré réservé aux marchands de volailles. On égorge à même le sol, et les poulets se vident de leur sang sur la chaussée. Les machines qui servent à déplumer les gallinacés dans un bruit assourdissant font voler des plumes sur plusieurs mètres à la ronde. Le marché à Bouira est ainsi chaque semaine, rythmé par l’anarchie, le vacarme, la boue et l’insalubrité en général.
B.D.B
