Une pièce qui a réjoui le public

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Dans la soirée du mercredi dernier, la salle de la Maison de la culture de Béjaïa a fortement vibré sous les applaudissements des nombreux spectateurs, qui ont été comblés par le jeu des comédiens, qui deux heures durant, ont interprété la pièce de théâtre Aouicha wa L’Haraz de Fouzia Aït El Hadj.

Les spectateurs qui ont rempli, aux deux tiers environ, la salle d’une capacité de quelque 800 places ont durant tout le spectacle, même si la trame de la pièce n’était pas évidente à suivre pour ceux qui ne connaissent pas “L’qcid” d’où elle est tirée, vu le nombre élevé des intervenants et l’ambiguïté de certains rôles, ont été gratifiés d’un spectacle de haute facture. La voix mélodieuse de Aouicha et les jeux de jambes des jeunes danseurs sur le devant de la scène, particulièrement appréciés par le public, ont rehaussé, et de beaucoup, les dimensions de la représentation. Le premier acte s’ouvre sur une scène de marché où l’on vend des étoffes et des épices et qui se tient sous les fenêtres du Sultan, histoire de fixer les évènements dans l’espace et dans le temps. Selon la couleur des étoffes et l’odeur des épices, l’histoire aurait eu pour cadre notre pays et se serait déroulée à en croire la déduction des Béjaouis, aux environs du 16ème siècle, vu que la façade et les coupoles du palais ressemblent à s’y méprendre à celle de la mosquée Sidi Souffi, dont la construction remonterait à cette époque. Au plus fort de l’animation du marché L’Haraz, celui qui écrit les talismans ou le sorcier apparaît. Il est aussitôt assailli par une foule de patients dont entre autres, des muets à qui il rend la parole, des paraplégiques qui se remettent à marcher et des jeunes filles pour lesquelles il accélère la venue du prince charmant en leur faisant boire des philtres. Aouicha, la ravissante fille du sultan, à la voix d’or est en quête de son amoureux. Mais celle-là, L’Haraz la veut pour lui-même. Il la séquestre dans une chambre du palais. Croyant que son héritière a été enlevée par son amoureux, le souverain fait chercher ce dernier. Il l’enferme et au moment où il s’apprête à le faire passer par les armes, la vérité éclate au grand jour. L’Haraz est confondu et la princesse épouse son amoureux. Conçue dans la plus pure tradition maghrébine, la pièce regorge des chants, de danses, de sorcellerie, d’invocation des saints tutélaires et de transes collectives où chaque membre de la troupe joue à merveille. On peut même ajouter que Fouzia Aït El Hadj a eu un coup de génie en confiant les rôles suivant “la gueule de l’emploi”, et c’est ainsi que le rôle du sultan va comme un gant à la personnalité de Abdellaziz Chérif, celui de Aouicha à Nesrine Serghin, le rôle de l’imam a été campé magistralement par Amar Sellami. Toujours pour respecter la même tradition, la pièce se termine, sur ordre du sultan, par sept jours et sept nuits de réjouissances populaires.

B. Mouhoub

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