A moins de deux mois du scrutin des élections locales du 29 novembre prochain, l’on commence côté partis politiques et observateurs à manifester ses appréhensions quant à un remake des Législatives du 17 mai dernier qui avaient été caractérisées par un taux historique d’abstention, près de 65% de l’électorat.
Les premiers d’entre ces » prospectivistes « , sont, bien évidemment, les partisans du boycott de ces joutes dont le parti El-Islah, de Jabballah, la formation la plus significative de cette tendance.
Mais il n’ y a pas que cette catégorie d’acteurs de la scène politique qui prévoient ou plutôt escomptent une » récidive » de l’électorat des dernières législatives en perspective du rendez-vous du 29 novembre. Nombre de petits partis partants mais mis de fait hors de course par la nouvelle loi électorale, se disent convaincus qu’il y aura désaffection de l’électorat aux joutes de novembre, au regard affirment-ils de leur » constat du désintérêt du citoyen vis-à-vis de cette échéance électorale « . Réaction compréhensible des formations se sachant disqualifiées d’avance ? Quand bien même on le suspecterait, il n’en reste pas moins que certaines données objectives n’incitent pas à l’optimisme quant à quelque réhabilitation du politique à l’occasion des Locales.
A commencer par la fameuse opération du ministre de l’Intérieur, M. Yazid Zerhouni, d’envoi d’un courrier à 4 millions de citoyens qui ne sont pas allés aux urnes le 17 mai dernier. En fait, quelles que soient les motivations réelles de cette initiative, elle ne renseigne pas moins sur autant la hantise des autorités quant à un autre fort taux d’abstention aux élections locales que d’une certaine impuissance de leur part à pouvoir y remédier autrement que par le biais d’une singulière opération de » sondage « . Par ailleurs au plan politico-électoral, les formations en lice dont ceux de l’Alliance présidentielle et particulièrement le FLN, semblent décidément ne pas pouvoir se passer de certaines pratiques internes, qui avaient largement contribué, lors des Législatives à discréditer l’action politique aux yeux de l’électorat. On en est toujours, au FLN surtout, à de féroces empoignades internes autour de qui figurera où dans les listes électorales à travers la quasi majorité des wilayas.
Par ailleurs s’agissant du RND, outre la contestation dont il fait l’objet autour de profils de certains candidats, il laisse entrevoir un préjudiciable laxisme vis-à-vis de militants qui en sont à » démarcher » dans certaines wilayas, à Constantine, notamment, pour le compte de partis adverses, dont le PT de Louisa Hanoune.
Les deux partis sont d’obédiences politiques et idéologiques respectives, d’autant plus aux antipodes l’un de l’autre, que l’électeur n’en serait que plus démotivé…
Au plan socio-économique, il est à constater que les difficultés sociales, dont la persistance des augmentations des prix, sont exacerbées par la menace d’un embrasement du front social dû au retentissant conflit entre gouvernement et syndicats, conflit né de la très controversée nouvelle grilles des salaires.
Un autre » impair « , en termes de gestion de la coalition gouvernementale qui pourrait, à l’instar des Législatives, susciter la sanction populaire.
En fait, le risque d’abstention est d’autant plus craint par les autorités que s’il venait à se matérialiser le 29 novembre, les partis de l’Alliance n’auraient désormais plus comme » circonstances atténuantes « , le parasitisme des petits partis et autres indépendants…
H. O.
