Au cours de la vie, il arrive souvent que l’on ne s’aperçoive de la valeur d’un être cher que quand c’est trop tard, quand celui-ci a disparu. C’est ce que nous allons voir à travers ce conte du terroir.Autrefois, vivait à la montagne un homme qui à force de travailler dur, avait réussi à s’acheter deux parcelles de terre (snath thfarkiouine). La première à flanc de montagne et la seconde en plaine. Ces propriétés font de lui un homme aisé, qui a le loisir de vivre en hiver dans les basses terres et, en été sur les hauteurs.L’homme est aidé dans ses tâches quotidiennes par sa femme. Le couple mit au monde une fille, puis plus rien. Quand arrive le moment de la marier, la jeune et belle fille est demandée en mariage par un jeune homme du village d’à côté.On la lui donna sans rechigner. Mais après quelques mois de vie commune, le mari s’avéra être un oisif, incapable de subvenir aux besoins élémentaires de sa petite famille. Au lieu de travailler, il va quémander chez son beau-père blé, orge, huile, légumes et fruits. Quand sa femme s’aperçoit de son manège, elle lui fait des reproches. La querelle éclate entre les deux époux. l’homme la frappe, l’insulte et menace de la tuer.Craignant pour sa vie, elle quitte le domicile conjugal pour se rendre chez ses parents. Elle traverse bois et champs pour arriver en fin d’après-midi en vue de la demeure d’été de son père. En cours de route, elle rencontre un lion, qui se met à la poursuivre. Elle prend ses jambes à son cou. Soudain, se dresse devant elle une ogresse (Teriel). Elle court de plus belle. Plus que quelques mètres, et elle sera à l’abri, la chaumière de son père est juste là. Elle frappe à la porte, mais personne ne répond, sa famille n’est plus là, c’est l’été. Ils sont partis à la montagne. Elle enfonce la porte et la cale de l’intérieur juste au moment où le lion arrive. Pour se défendre contre la bête féroce, qui cherche à la dévorer, elle allume en brasier et met au feu un tisonnier à la pointe en forme de flèche.
Benrejdal Lounes (A suivre)
