Si les penseurs sont quasi unanimes à soutenir que la politique se moque des vertus et des qualités morales, le comte de Belvèze enfonce le clou en déclarant qu’”à la campagne et les petites villes, faire de la politique, ce n’est plus souvent que haïr son voisin”. Dans la plupart de nos villages et petites villes, en effet, cette citation va comme un gant quand on sait que certains ont déjà “bâti” leur précampagne électorale sur l’intox visant à déstabiliser, non pas des listes de partis, mais des personnes avec lesquelles ils partagent les affres du quotidien pas du tout souple. Mieux, l’histoire nous a appris qu’on a beaucoup tenté de dénigrer le sien, on sera souvent appelé à devoir faire ménage avec lui dans la société. Ceci dit, s’empêcher de se payer la tête de son voisin, son collègue ou encore son frère, serait idéal pour ne pas se trouver dans l’obligation de le supplier pour accepter les excuses de son partenaire sachant qu’il y a des regrets qui nous torturent à jamais, alors autant ne pas y parvenir. On a en effet vu des candidats ou des militants d’un tel ou tel parti politique dénigrer sans retenue un “ami” du camp adverse, alors que dans la vie professionnelle ou autre, on partage les mêmes soucis. Il a fallu que les élections pointent leur nez pour voir des individus s’ingénier à chercher ou à créer un défaut possible à son adversaire, aussi sérieux, populaire, gentil, crédible soit-il. Dieu que la politique est ingrate !
S. A.
