Juché sur le pied de la montagne du Djurdjura dans le versant est à 1 000 m d’altitude, le village de Mezarir est situé à une soixantaine de kilomètres à l’est de Bouira. Une contrée reculée avec son aspect montagneux prédominant constitué de suite de montées et de descentes abruptes, tels que les projets de développement lancés ne parviennent pas à son niveau. Pourtant, ce petit village adossé à la colline a connu des moments difficiles, particulièrement pendant la période noire du terrorisme, à l’exemple d’innombrables villages du pays. Comme cela, avec l’alcamie sécuritaire, le village de Mezarir et ses habitants aspirent à sortir de l’isolement qui enclave leur localité et pour ce faire, il est question de parfaire le réseau routier. Cette exigence, au cas où elle arriverait à être satisfaite, permettra à coup sûr aux villageois de disposer de moyens de transport régulièrement vu que ce problème se pose avec accuité. Il en est de même pour le domaine de la santé où la couverture sanitaire n’est pas assurée dans l’immédiat. Les villageois de Mezarir que l’on nomme par habitude les Imesdourar, étant donné qu’ils sont adaptés au climat rigoureux de la vie montagnarde, se doivent de se déplacer jusqu’au dispensaire se trouvant au chef-lieu de commune et au pire des cas, ils sont contraints de rallier le centre hospitalier de la daïra de M’chedallah distant d’une trentaine de kilomètres du village. En somme, un vrai parcours du combattant ! La même galère est pareillement vécue par les enfants scolarisés qui fréquentent le collège et le lycée. Ils sont forcés de parcourir 15 km à pieds, pour rejoindre les établissements scolarisés situés au niveau du chef-lieu de commune, faute de transport scolaire. Les jeunes désœuvrés du village, du moins ceux qui n’ont pas eu la chance de poursuivre des études, s’adonnent à l’agriculture et à la pratique de l’arboriculture fruitière et l’agopastorale. soutenus du reste par la présence dans la localité d’une source très riche appelée communément El Aïnssar Averkhane et qui coule à profusion tout le long de l’année. Ce qui représente pour les populations de cette région un atout important dans le développement de l’agriculture. Pendant l’hiver, les Imesdourar se chauffent au bois et utilisent les bouteilles de gaz butane pour les travaux ménagers. Quant à parler du gaz naturel, les villageois l’assimilent à une suite de rêves qui se réaliseront peut-être un jour ! Le problème du logement rural à Mezarir est une question critique. Ceux qui ont les moyens financiers et suffisants à construisent des maisons décentes, par contre les laissés-pour-compte, c’est-à-dire ceux qui ne peuvent pas se permettre se contentent de demeures de fortune. Une pénurie de logements à réaliser à ce niveau est constatée. En définitive, le développement dans le territoire de Mezarir fait défaut, lorsque la géographie montagneuse et les terrains accidentés qui le composent, nécessitent de très grands moyens financiers et matériels. Dans ce cas, il faudra encore attendre…
Fahem H.
