Conflit conjugal

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(2e partie et fin)

– D’illi ig enghan louh’ouch agi !(C’est ma fille qui a tué ces bêtes !)Pressée de questions la jeune femme raconte en détail toutes les péripéties de son épique combat. Les hommes lui font des éloges appuyées. Son mari qui se trouvait parmi les présents, jaloux de l’exploit de sa femme lui dit autoritairement.- Cela suffit, rentrons à la maison !(D’ayen anek’chem s-akham !)Sa femme lui réplique sèchement :- Akham ik’ d’ayenAy argaz our isinenLqima b-ayen ik’sev !(La maison c’est fini, ô homme qui ne sait pas apprécier ce qu’il possède en toute propriété !)Furieux l’homme veut la frapper, mais il est vite arrêté par les hommes qui lui disent :- D’elh’aq id naThame t’touth -a !(Ce qu’elle dit est vrai !)Comme pour enfoncer le clou, le père de la jeune femme lui dit :- Illi thikik ou thif âchra s-it’vaïâik’ !(Ma fille est meilleure que toi, et meilleure que dix autres de ton espèce !)En l’humiliant comme il le lui a fait précédemment, le père se venge avec hauteur de l’insolent beau-fils. Penaud, la rage au cœur il se retire des lieux sans sa femme, mais ne s’avoue pas vaincu. Une femme, qui a tué un lion et une ogresse, il ne peut l’abandonner.Elle est maintenant pour lui objet de fierté. Il veut la récupérer à tout prix ! Il a mis de côté toutes les querelles du passé, mais tout semble trop tard pour lui.Portée en triomphe, la jeune femme devient l’héroïne dont tout le monde en parle. La sachant définitivement séparée et son ancien mari, le demandes en mariage affluent de tous les côtés. Après avoir éconduit beaucoup de fiancés, qu’il juge indignes de sa fille, le père la donne finalement à une beau jeune homme aisé et valeureux, qui a tué un lion à mains nues.Quand l’ancien mari apprend la terrible nouvelle, il monte une équipe d’hommes décidés, pour reprendre de force son ancienne moitié.Ils encerclent la demeure du nouveau mari, et, donnent l’assaut. Mal leur en prit, tous les villageois se liguent contre eux. Après une âpre bataille, les attaquants sont battus et obligés de battre en retraite. L’ex-mari, suite à ce cuisant échec, sombre dans la folie, il court dans les rues en répétant inlassablement :«- D’nek ig gheldhenSrouh’agh thine ghlaye».(J’ai fait erreur, j’ai perdu mon amour !).«Our kefount eth h’oudjay inou our kefoun ir den ts emz’ine as n-elaid an en etch ak’ soum ts h’emz’ ine ama n g’a thiouenz’ iz’ ine.»(Mes contes ne se terminent comme ne se terminent l’orge et le blé. Le jour de l’Aïd, nous mangerons de la viande et des pâtes, jusqu’à avoir des pommettes rouges et saillantes).

Benrejdal Lounes

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