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Les citoyens tirent la sonnette d’alarme

Plusieurs habitants de la partie Est de la ville de Tigzirt se sont approchés de nous pour tirer la sonnette d’alarme au sujet du danger du glissement de terrain qui les guette principalement depuis le début des années 1990. En effet le danger menace plusieurs dizaines d’habitations particulièrement les cités des 18, 12 et 7 bungalows. D’autres quartiers sont également menacés à l’exemple de Tighilt Bouhrik.

“Ce problème pourrait se transformer en une véritable catastrophe si les pouvoirs publics n’agissent pas dans le sens de dégager une solution d’urgence”, nous a déclaré un habitant du lotissement Est. La zone touchée par le séisme est longue de plus d’un kilomètre, et longue de près de trois kilomètres. Elle s’étale de l’extrémité de la Grande plage jusqu’aux bas du village Cheurfa.

Une photo aériennent prise il y a plusieurs années, nous montre clairement que la plage Feraoun et la Grande plage constitue, une seule baie. A présent, l’on remarque que les deux plages sont séparées par la nette avancée de la terre vers la mer, séparant les deux plages. Selon les habitants, la cause principale de ce glissement est dûe au terrassement opéré par un particulier à la sortie Est de la Grande plage. Selon des ingénieurs contactés cette partie de la ville de Tigzirt est constituée d’une terre argileuse très savonneuse. les constructions anarchiques ont accéléré la cadence du mouvement de cette terre. A travers l’arrêté n°53 de 2005, le wali de Tizi Ouzou a délivré un permis de morcellement de cette zone et ce, suite à des études géotechniques opérées au sujet de ce problème. Dans cet arrêté, il a été bien signifié que la zone est inconstructible et instable. ll a été même demandé le déplacement d’une ligne électrique traversant cette zone.

Parmi les conséquences de ce sinistre, les habitants vivent quotidiennement avec la peur au ventre, particulièrement durant les périodes pluvieuses. Plusieurs quartiers ont été enclavés à l’exemple de la cité des 7 Bungalow. Les accès à la plage sont aussi obstrués, les conduites des eaux usées ont toutes cédé et se déversent à ciel ouvert, accentuant ainsi ce phénomène de glissement.

Une virée sur les lieux nous a permis de constater de visu des dégâts occasionnés jusque-là par ce phénomène. On dirait qu’un violent tremblement de terre est passé par là. Des maisons nouvellement construites ont été détruites. D’autres se sont inclinées d’une façon spectaculaire. A l’exemple du bâtiment se trouvant à l’ancien parc communal. Ce spectacle désolant nous fait penser à la tour de pise de l’Italie. Les routes lézardées, des trottoirs inclinés, la RN 24 se déforme chaque jour un peu plus, les conduites d’eau explosent, etc. Jusqu’à présent les pouvoirs publics ne se sont pas empressés à dégager un plan d’urgence. Et pourtant, les habitants ne sont pas restés passifs. Plusieurs requêtes suivies de pétitions à l’APC, la daïra, la Duc et le wali de Tizi Ouzou.

Pour garder d’un tant soit peu l’image de leurs habitations, les résidants déboursent chaque année des sommes de dizaine de millions de centimes rien que pour colmater les fissures qui deviennent de plus en plus béantes.

On parle de plusieurs études géotechnique qui ont été effectuées. La dernière remonte à 2002. L’on apprend que les experts suggèrent une étude globale, chose que les résidants réfutent, car cela signifierait que le problème traînerait : “une nouvelle étude, prendra entre 5 à 10 ans. D’ici là, on risque bien d’être emportés par la catastrophe et se retrouvés en mer”, nous a déclaré Djamel, un résidant visiblement inquiet. Pour cela, Djamel et ses voisins que nous avons rencontrés demande une solution d’urgence. Ces citoyens se posent la question : “C’est ridicule pour l’aménagement des plages. L’Etat a débloqué un projet de plus de 10 milliards de centimes, alors que pour sauver des centaines de vies humaines, ça traîne”, fulmine Djaffar. Comme solution, ces résidants en danger proposent la réalisation d’un front de mer tout au long de cette zone, cela arrêtera le glissement et élargira les infrastructures touristiques de la ville. En attendant un écho favorable de la part des pouvoirs publics, les habitants continuent à vivre la peur au ventre.

Mourad Hammami

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