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Une passion pour la botanique

Il est des passions à ce point dévorantes qu’elles accaparent le corps et l’esprit. Celle que voue Mme Naïma Medjkane au monde de la botanique est sans nul doute de celles-là. D’avoir conquis un espace connu pour l’être l’apanage de la seule gent masculine la comble d’aise. Car une femme fleuriste — avouons le — ça ne court pas les rues. Naïma peut même s’enorgueillir d’être, dans la vallée de la Soummam, la première dans ce créneau.Il n’est qu’à voir son aisance, sa désinvolture teintée de relents d’orgueil à évoquer la manière dont elle a fait son entrée initiatique dans cet espace truculent, tout de poésie vêtu pour s’en convaincre. Bénéficiant, il est vrai, d’une famille compréhensive et d’un mari bienveillant. Naïma ne s’est donc pas faite prier pour renoncer au job de caissière qu’elle occupait dans une superette et rejoindre le “paradis” végétal, comme elle se plaît à le résumer.C’est Amar Madaoui, un fleuriste à la réputation établie dans la région qui fit appel à ses services pour le seconder dans sa boutique ouverte il n’y a pas si longtemps, rue du lotissement Sidi Ali. Avec cet amour éthéré pour la boutique, sa sensibilité à fleur de “pot”, tailler, repiquer, remporter… n’ont pas de secret pour Naïma qui tient comme à la prunelle de ses yeux à ce monde fragrant de bariolé. Une occupation ce qu’il y a de plus prosaïque, me diriez-vous. Soit. Mais à ceci près qu’en défrichant l’inconnu, cette brave dame n’en bouscule pas moins les préjugés et fait la nique aux tabous. Un véritable pied de nez en somme à tous ceux qui ne reconnaissent de statut pour la femme que celui de génératrice, taillable et corvéable à merci. Et c’est toute la différence.

Nacer M.

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