l Suite à l’interdiction de la vente de son nouvel ouvrage intitulé Les Geôles d’Alger, au Salon international du livre d’Alger (SILA), qui se tient jusqu’au 9 novembre, Mohamed Benchicou, directeur du quotidien le Matin suspendu, a organisé, en présence de son éditeur Boussaad Ouadi des éditions Inas, une rencontre autour du contenu du livre, ainsi que la sanction dont il fait l’objet. Cette conférence de presse a eu lieu hier, à la Maison de la presse Tahar-Djaout, où l’interlocuteur a évoqué les raisons de la sanction de son livre. Pour le directeur du Matin, la première raison est celle d’avoir édité son deuxième livre en Algérie. A ce propos, il a assuré «qu’ils ne me pousseront jamais à m’exprimer de l’exil». Quant à la seconde, le conférencier a précisé qu’elle est en rapport avec «ce pouvoir qui a l’habitude d’exercer un arbitraire et de ne pas en payer le prix». Comme il a tenu à affirmer qu’il ne «le fait pas par revanche, ou par obsession contre le pouvoir, mais par obligation». L’éditeur du livre, Boussaad Ouadi, a pour sa part, qualifié de scandaleux l’acte de sanctionner ce livre et de fermer son stand sans aucune explication. « C’est la première fois dans ce salon qu’on demande aux éditeurs de présenter une liste sur les livres à exposer, et je trouve que c’est scandaleux de le demander aux Algériens », a-t-il ajouté. Tout en ajoutant que son stand «a été muré», et tout ce qui était à l’intérieur a été saisi. Mohamed Benchicou a été emprisonné durant deux ans. Dans son nouveau livre Les Geôles d’Alger, il raconte ses deux années d’incarcération à la prison d’El Harrach.
Le conférencier a fait savoir que, depuis hier, le livre est disponible dans les différentes librairies d’Alger, et dès aujourd’hui on peut le trouver sur tout le territoire algérien. Par ailleurs, une première vente-dédicace en faveur de ce livre sera organisée dès aujourd’hui, à partir de 11 h à la librairie des Beaux-Arts.
Lynda Louifi
