Alors que sa reddition avait été annoncée par Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, le 22 septembre passé, Hassan Hattab, fondateur du GSPC semble fuir la justice qui le poursuit depuis la fin des années 90 pour ses actes terroristes.
Programmé pour hier, le procès de Hattab et de deux terroristes ses co-accusés du GSPC n’a pas eu l’effet escompté. En effet, et selon les déclarations du juge de la cour d’Alger lors du procès du fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), » il n’y a aucun document qui atteste que Hattab serait entre les mains de la justice ». Plusieurs chefs d’inculpations ont été retenus contre Hassan Hattab, Mohamed Bellahcen et Hamid Allallou. Il s’agit, entre autres, d’assassinats avec préméditation, crimes collectifs, utilisation d’explosifs dans les lieux publics, possession d’armes à feu et vol à main armée. Lors des plénières, les avocats des deux autres inculpés dans l’affaire, ont exigé la présence de Hattab au procès. Pour Me Chemli, avocat des accusés, le témoignage de Hattab « est très important pour la défense de nos accusés ». Par ailleurs, ces mêmes avocats ont plaidé pour « l’application des procédures judiciaires de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale aux profits de leurs clients ». Toujours sur le même volet, l’avocat de Bellahcen, a ajouté que, son client (Bellahcen NDLR) sera incapable d’assister au procès. Selon lui, « Bellahcen souffre de troubles de la mémoire, à cause d’une balle reçu dans la tête ». Dans sa plaidoirie, l’avocat de Bellahcen a demandé que « son client soit transféré dans un hôpital », et ce, y être examiné « afin de déterminer s’il doit être relâché ou pas ». Tout en soutenant le discours du juge, le procureur de la République près la cour d’Alger a affirmé que, « la cour ne peut pas juger un individu sur la base de déclarations ». Prenant acte de la fuite de Hassan Hattab, principal accusé dans l’affaire avec quatre de ses acolytes, après une pause de consultation, le juge a décidé du report de l’affaire pour la prochaine session criminelle.
Hassan Hattab, alias Abou Hamza, a créé le GSPC en 1998 après un désaccord avec ses anciens acolytes du Groupe islamique armé (GIA). Se voulant une rupture avec les méthodes, jugées criminelles du GIA, le GSPC a choisi une autre formule pour ses activités criminelles, en évitant les massacres collectifs propres au GIA. L’action criminelle du GSPC s’étendait des zones montagneuses de Kabylie jusqu’à l’est du pays. Tout en excellant dans les actions terroristes contre les forces de sécurités et les citoyens, les sbires du GSPC se sont rendus coupables d’enlèvements répétés des grands commerçants, entrepreneurs et autres hommes d’affaires, notamment en Kabylie. Le GSPC exigeait de fortes rançons pour libérer ses victimes.
Mohamed Mouloudj