Antagonisme et désordre urbain

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Et pour cause, selon nos informations, près de 300 mises en demeure ont été établies par les autorités municipales en collaboration avec les services d’urbanisme de la daïra. Sur ce point, la commune de Larbaâ Nath Irathen détient un record en la matière, dit-on.

Hormis cette procédure, l’APC, à travers les élus lui succédant, n’a pris jusqu’à preuve du contraire aucune mesure répressive à l’encontre des réfractaires de certains quartiers de la ville qui étaient pourtant mis en demeure à plusieurs reprises de se conformer à la loi. Les terrains de l’Etat continuent au grand dam de la population de faire l’objet d’un empiétement de la part des gens qui n’ont aucun sens de la propriété publique. Or, la commune de l’ex-Fort National dispose d’élus et d’une agence locale de gestion et de régulation foncière urbaine. Elle est chargée, selon ses prérogatives qui lui étaient assignées de gérer le portefeuille foncier local. Elle peut même, selon un expert en foncier sur la place de la ville “prendre en charge la gestion de la zone d’activité et des P.O.S en cours d’études au niveau des zones d’habitations urbaines qui ne sont pas du tout ou mal exploitées à ce jour”. Concernant justement la zone industrielle, son cas est à part et demeure dans une situation inextricable. L’OPI qui avait pris les choses en main voilà des années, n’a pas réussi malgré plusieurs jugements des tribunaux obtenus afin d’amener les bénéficiaires des lots de terrain, à se conformer au cahier de charge.

Pis encore, lors de la dernière visite effectuée par le wali à LNI, le problème de cette zone est passé outre par les élus, dont le but, nous a-t-on informé est de ne pas réveiller les vieux démons. Selon des observateurs politiques locaux, le premier magistrat de la wilaya “aurait pu désamorcer la crise si le problème lui a été soumis”.

Chacun se rejette la balle

Depuis l’institution de l’agence locale de l’urbanisme, appelée communément “inspection” de l’urbanisme dans les années 90, celle-ci s’est contentée uniquement à recenser des dépassements ou anomalies constatés ça et là ou des fois signalés par des citoyens eux-mêmes que ce soit aux chefs-lieux des communes ou au niveau des villages.

D’aucuns pensent en tout cas qu’elle se distingue par un “immobilisme caractérisé” alors qu’elle peut rentabiliser toutes les poches vides et terrains constructibles squattés, limités par le périmètre urbain. “C’est sa raison d’être”, nous dira plus d’un. En effet, le décret exécutif qui fixe les règles de sa création stipule dans l’un de ses articles que “l’agence foncière locale de l’urbanisme a pour mission générale d’acquérir pour le compte de la collectivité locale tout immeuble ou droit immobilier destiné à l’urbanisation”.

Pour le responsable de l’inspection de l’urbanisme au niveau local, avec lequel nous avons discuté quelques minutes, celui-ci se défend et rejette le qualificatif “d’immobilisme” qu’on attribue à “tort” à son établissement. Pour lui, c’est une agence intercommunale qui couvre le territoire de trois communes : LNI, Irdjen et Aït Aggouacha. En plus des opérations administratives, ses services assistent les APC dont relève l’agence dans toutes les interventions qu’elles effectuent au niveau de leurs lotissements, dit-il.

Quant aux projets fictions, selon nos sources, des levés planimétriques de certaines poches situées à l’est et à l’ouest de la ville et ainsi qu’au niveau des communes citées, ont été ou seront réalisés avec la perspective d’autres lotissements, les terrains étant la propriété des domaines.

Ce qu’il faut souligner, c’est que l’urbanisation qui reste en sommeil depuis plus d’une décennie, a laissé une brèche aux spéculations tous azimuts de faire main-basse sur l’espace dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen. Il est donc essentiel et urgent d’enclencher une dynamique par les futurs élus pour permettre son départ. Mais encore, faudrait-il à ces derniers un courage politique et la volonté pour y parvenir ? Les prochains jours nous le diront.

S. K. S.

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