Le dinar qui fera déborder le bol de “lait matinal”

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Ainsi, le repas dispensé aux enfants sera un peu plus substantiel et répondra mieux aux sollicitations des chefs d’établissement qui se plaignent que cela ne suffise pas. De même qu’il faudra noter que le budget alloué par la wilaya pour fournir le bol de “lait matinal” a fait l’objet de maintes réclamations car, si l’on considère la somme allouée qui, elle, semble très importante, l’on ne doit pas oublier que cette somme est appelée à couvrir les trois trimestres, ce qui la réduit grandement.

Les 2 200 000,00 DA alloués sont en réalité appelés à être divisés selon le nombre de bénéficiaires et en fonction du nombre de jours de fonctionnement et le résultat de cette double division ramène l’allocation à la somme ridicule de “0,53 DA par enfant” pour servir un bol de lait avec du chocolat en poudre, du pain tartiné de confiture auxquels il faudra bien ajouter le sucre. Tous les calculs faits font apparaître que l’allocation, aux prix où en sont arrivés les produits nécessaires, devrait se rapprocher des 10 DA, sinon plus.

Il a fallu jouer sur le nombre réel (?) de bénéficiaires et réduire (?) le nombre de jours de fonctionnement pour que les deux bouts de chaque trimestre se rapprochent un tant soit peu, mais cela n’est pas la solution si l’objectif est de fournir le bol de lait matinal. Une chose est sûre, la somme allouée par la wilaya pour améliorer le repas (850 000,00 DA) servira certainement à combler le manque constaté pour assurer le lait matinal.

De toutes façons, les services communaux sont sollicités d’apporter leur contribution pour assurer une meilleure prestation de service ; de même que que le personnel des cantines scolaires demeure à la charge de la commune, ainsi que l’entretien des lieux et la prise en charge des produits d’entretien. Mais cela est aussi tributaire des bonnes volontés et des moyens, quand les uns ou les autres ne font pas défaut. Déjà que les fournitures scolaires sont si chichement distribuées ! Chaque commune faisant comme bon lui semble, en dépit du décret 65/70 qui régit la prise en charge des écoles primaires par les communes ! Surtout lorsqu’on marchande le nombre de bidons d’eau de javel nécessaires pour un bon entretien des cantines !

Pour les services des cantines scolaires, les chiffres sont clairs. Monsieur l’inspecteur a présenté un tableau récapitulatif qui en dit long sur les démarches qu’il a dû entreprendre pour arriver à ce résultat.

La situation de la cantine scolaire de Chaouffa a été brossée rapidement en rappelant que les services des cantines scolaires n’attendent que l’affectation du personnel nécessaire à son fonctionnement. En effet, la bonne volonté du personnel enseignant et du directeur ont permis à ce jour, que des repas froids soient dispensés faute d’aménagement adéquats, tandis que celle de la cantine scolaire de Mekla ne tarde à ouvrir ses portes que parce que les services communaux n’ont pas procédé aux aménagements nécessaires, le matériel de cuisine continuant d’attendre l’ouverture des locaux et l’affectation du personnel du service.

Le budget de fonctionnement de cette cantine est déjà prêt à être mis à la disposition de la direction de l’école.

Ce qui nous ramène inexorablement au problème du personnel, sachant que la plupart des agents travaillant dans les cantines scolaires sont recrutés dans le cadre de l’IAIG ou l’ESIL (activité temporaire des jeunes et des moins jeunes.

Ceux-là même qui sont redevables que d’un horaire journalier de 4 pauvres petites heures rémunérées alors qu’ils travaillent de l’ouverture de la cantine (7h ou 7h30) à sa fermeture, une fois l’entretien terminé (14 h), ce qui fait pratiquement 7 h de travail par jour, une sorte d’exploitation de la misère humaine qui rend ces travailleurs dociles mais aussi récalcitrants !

Il est à rappeler que les départs à la retraite et/ou les démissions des agents permanents ne sont pas remplacés.

De là à faire déborder le bol de lait matinal, il n’y a qu’un pas.

Sofiane Mecherri

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