« 150 PPDRI sont approuvés par la commission de wilaya »

Partager

Ainsi donc, depuis son arrivée à Tizi Ouzou, il s’attelle à rendre à la forêt son lustre d’antan. C’est son objectif d’ailleurs, celui de se mettre a l’œuvre de façon à honorer, comme il dit, sa mission de conservateur des forêts

. Avec un capital expérience très riche, M. Cheriet est apparemment l’homme de la situation qui peut, à coup sûr, donner au secteur une image particulière, d’autant plus qu’il est très souvent sur le terrain pour suivre de près tous les projets engagés dans le sens du développement, de l’extension et de protection forestière. Dans cet entretien, il nous décortique son secteur comme il nous resume également les actions entreprises et celles à entreprendre à court et à long terme.

La Dépêche de Kabylie : Comment pouvez-vous nous présenter brièvement votre secteur d’activité ?

Chabane Cheriet : Notre secteur dispose d’un ensemble de prérogatives qui consistent en le développement, l’extension et la protection forestière dans la wilaya de Tizi Ouzou. Cette dernière dispose de 112 000 hectares de forêts et maquis, dont l’espèce principale est le chêne-liège. Mais en matière de protection contre les incendies, 256 000 ha sont concernés. Les seuls territoires qui ne sont pas inclus sont ceux dépendant de la dépression de Draâ El Mizan et Boghni ainsi que la vallée du Sebaou parce que tout le reste est arboricole et essentiellement constitué d’oliveraies et figuiers. L’absence d’entretien a fait de ces territoires des forêts privées.

Justement, pour parler de vos actions, celles-ci sont-elles décentralisées ou bien c’est la Conservation qui chapeaute tout ?

Non, nous avons, pour votre information, quatre circonscriptions à même de toucher les quatre coins de la wilaya. Premièrement, celle d’Azeffoun s’occupe de la partie nord-est de la wilaya tandis que celle d’Azazga a comme territoire de compétence le versant sud-est, alors que Tigzirt intervient dans la partie nord-ouest et enfin, Draâ Ben Khedda qui s’occupe du versant sud-ouest. Il faut souligner au passage que l’on relève aussi des districts implantés dans les communes.

Quel est votre champ d’intervention ?

Notre champ d’intervention s’articule autorou de la conception et l’exécution des programmes de développement comme l’ouverture et l’aménagement des pistes forestières et des tranchées. Il y a aussi la construction et l’aménagement de postes de vigiles et de bâches à eau. En matière d’exécution, nous faisons dans le repeuplement, reboisement et participation à la conception ainsi que la mise en œuvre des Programmes de proximité de développement rural intégré, (PPDRI). Ce sont des programmes de désenclavement, de valorisation des richesses régionales et de création d’activités aux populations dans des régions plus ou moins déshéritées. L’on note, à ce sujet, que 150 PPDRI sont approuvés par le comité de wilaya. Dans le chapitre protection, notre activité principale, tout au long de l’année, c’est la lutte contre les délits forestiers, défrichement, coupe de bois et occupation illicite d’espace forestier. La lutte contre le vol de liège figure également dans nos actions permanentes. D’ailleurs, nous avons, à cet effet, installé des brigades de police forestière comme celles de Yakouren, Bouzguene, Zekri, Aghribs et Mizrana. Nous faisons aussi dans la détection des maladies et leur traitement dans les forêts. Dans le volet prévention et lutte contre les incendies, notre souci est de multiplier la sensibilisation à travers surtout des rencontres périodiques avec les représentants des comités de villages. Cela sans parler des travaux d’assainissement par la réduction du volume végétal dans les zones à risque.

Comment peut-on classer un espace forestier comme zone à risque ?

C’est simple pour un spécialiste en la matière. La zone à risque est déterminée par un ensemble de paramètres comme indices inflammatoires et celui de combustibilité. Il s’agit, fait, d’indices de fréquence, des incendies. Et dans ce sillage, nous procédons à la diminution de la biovégétation et mettons toujours en place des équipes de surveillance, de signalisation et des premières interventions.

Maintenant, pouvez-vous nous parler des opérations de reboisement déjà entreprises par vos services ?

Sur l’ensemble du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou, nous avons réalisé 120 ha de cèdres, 1087 ha de chêne-liège et 35 ha de pain canari ainsi que 50 ha pour la création de vergers de diversion et d’implantation arboricole dans les contours du parc. En outre, pour ce qui est des travaux de reboisement, pour cette année, nous avons les premiers plants qui seront acheminés de la pépinière Guerbas de Skikda dés cette semaine. Vu le risque d’inondation dans certaines localités, nous avons mis en œuvre un dispositif d’aménagement du bassin versant de Touares, à Draa Ben Khedda et le lancement du traitement du sous bassin de Boukhalfa ainsi que l’étude du traitement du sous-bassin de Harouza. Le travail de recensement des sites à risque est en cours d’élaboration pour de nouvelles propositions et l’éventuelle création des périmètres de droit d’usage et d’autorisation d’usage. A cet effet, les premières séances de la commission de wilaya a approuvé un ensemble de territoires sur quatre circonscriptions concernant le nouveau périmètre d’usage sis à Tigzirt. La commission a siégé et un ensemble de bénéficiaires a été retenu. Les districts accompagnent les riverains dans l’exploitation du bois mort à Ath Ghobri, Ath Djennad et Mizrana.

Peut-on savoir quelle est la moyenne de la production annuelle du liège dans la wilaya de Tizi Ouzou ?

Nous avons une moyenne de production annuelle qui frôle 4000 quintaux par an. Ce volume peut aller en augmentation dans la mesure où l’accès aux massifs est possible. Le 2 décembre prochain, le liège sera mis en vente par adjudication pour les entreprises de transformation établies essentiellement à Jijel, à Béjaïa et une, nouvellement créée, à Freha dans la wilaya de Tizi Ouzou.

A.H.

Partager