l Au cœur du combat est le titre du récit de combat de l’ex-officier de l’Armée de libération national (ALN), Mohamed Chérif Ould El Hocine, retraçant des batailles livrées aux forces coloniales, entre 1956 et 1959, dans la wilaya IV historique. Publié par « Casbah éditions », ce récit, présenté sous forme de témoignages « authentiques » des batailles menées par les unités de l’ALN de la wilaya IV, auxquelles avait appartenu l’auteur, a le mérite de mettre en relief les faits d’armes, pendant la guerre de Libération nationale, de moudjahidine qui ont tenu la dragée haute aux unités d’élite de l’Armée coloniale.
Hadj Benalla, ex-membre de l’Organisation secrète (OS), ex-commandant de l’ALN et ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN), a mis, dans la préface du récit, l’ouvrage dans le contexte de l’écriture des mémoires des acteurs de cette guerre, phénomène ayant commencé, selon lui, à partir de 2004. Tout en le plaçant parmi « les phénomènes les plus heureux » versant dans l’écriture de l’épopée de la guerre de Libération nationale, il a estimé que cet ouvrage « est conçu pour redonner vie, ne fût-ce que l’instant d’une lecture, à des compagnons d’armes qui n’ont pas eu le bonheur de connaître la fin de la nuit coloniale ».
L’épopée du commando « Si Zoubir » de la zone II de la wilaya IV historique et de la katiba « El Hamdania » de la même zone, comprenant les secteurs de Médéa, Blida et Sahel (entre Zéralda et Ténès), retrace, dans les faits, l’âge d’or de l’ALN dans cette wilaya, conduite, durant cette période, par le colonel M’hamed Bouguerra et Salah Zaâmoum. La mémoire de martyrs peu connus, à l’image de Braham Brakni de Blida, Tayeb Souleimane Mohamed dit « Si Zoubir », du douar Tala Hamdane, à Ferroudja aux environs de Soumaâ, dans la wilaya de Blida, Aït Maâmar dit « Si Yahia », des environs de Tizi-Ouzou, ayant dirigé le bataillon de wilaya avec le capitaine Hocine Slimane dit « Si’ka » et d’autres.., immortalisés dans ce récit, dénote, selon Hadj Benalla, le souci de l’auteur de ressusciter le combat de ses compagnons, au lieu de « parler de lui-même ». Les batailles et accrochages menés par la katiba « El Hamdania » ont été retracés par l’auteur qui a, a-t-il dit, profité de son carnet de route durant cette période, pour décrire, avec emphase, ces faits d’armes ayant mis en difficulté le commando noir, unité d’élite des parachutistes de Bigeard, ou le 29e Bataillon de Tirailleurs algériens (BTA), du commandant Gaudoin.
Dans son récit, il a rendu hommage au rôle joué par les populations rurales dans la Révolution, en prodiguant les soins, les renseignements et le ravitaillement aux maquisards de l’ALN. Il a mis en relief, dans ce contexte, le rôle joué par les femmes dans l’effort de guerre, dans cette wilaya historique, à l’image de Malki Naciba dite Chafika, Toumya Laribi dite Baya El Kahala et d’autres femmes ayant participé au combat dans les unités de l’ALN.
L’œuvre d’Ould El Hocine est perçue comme un récit de combat d’un intérêt historique « certain », offrant un aperçu sur la vie des moudjahidine dans les unités de combat et les méthodes militaires utilisées lors des batailles, embuscades et accrochages avec les unités de l’armée coloniale.
R. C.
