Les principaux partis politiques lancés dans la campagne électorale depuis le 8 novembre, n’arrivent toujours pas à marquer leur présence à Tizi-Ouzou, mis à part les quelques affiches placardées dans certains endroits de la ville à forte concentration populaire, sans que cela ne capte l’attentions des passant. Un total désintérêt est affiché par les citoyens à ce rendez-vous du 29 novembre, où l’APN et l’APC sont frappés d’un discrédit car loin d’agir sur le quotidien des populations. Sur la wilaya de Tizi-Ouzou, en l’espace de 6 mois deux catastrophes naturelles ont eu lieu avec leur lot de victimes et la responsabilité des élus est bien indexée. Le laxisme, la négligence, le laisser-aller, ont fait que les populations affrontent seules les dangers. Les incendies de l’été dernier et les récentes inondations ont mis à nu la capacité de gouvernance du pouvoir local, affairé beaucoup plus à des règlements de comptes politiques et au business. Sinon comment expliquer que 14 heures de pluviométrie, la ville de Tizi-Ouzou et ses environs ont frôlé l’état de sinistre parceque seulement les avaloirs et les regards entièrement bouchés et les services de l’APC n’ont procédé à aucune opération de prévention à l’approche de la saison hivernale. C’est dans toutes ces conditions que la campagne électorale menée par les partis politiques, connaît une morosité indescriptible. Cela est aggravé par la recondescence de la violence terroriste, où pratiquement la wilaya de Tizi-Ouzou, enregistre une fréquence de violence d’au-moins un attentat ou accrochage tous deux jours, se soldant par des pertes humaines et la neutralisation de terroristes.
Depuis le week-end dernier, un attentat kamikaze dans la localité de Maâtkas a été déjoué in extremis et juste après, des terroristes à bord d’une 406 sont interceptés à hauteur du village Sikh Oumedour à Oued Aïssi, accrochés par les terroristes neutralisés et le troisième en fuite. Les forces de sécurité ont récupéré deux kalachnikoves, 19 portables, deux PA.
Cela s’est passé à la veille du meeting que devrait animer Ahmed Ouyahia à la maison de culture Mouloud-Mammeri.
Les opérations de ratissage, qui n’ont pas encore livré de bilans, se déroulent à Yakouren, à Aïn El Hammam, à Amejoudh et Draâ El Mizan, une tâche que les forces de sécurité mènent avec tact. A maintes reprises, comme rapporté dans nos colonnes, le GSPC filiale d’Al Qaïda Maghreb, a tenté vainement de tenir son congrès à Yakouren en Kabylie. Le climat général en Kabylie, ces derniers mois, connaît une intensification de présence terroriste et une concluante riposte des forces de sécurité tous corps confondus. Cet état des lieux complique un tant soit peu l’organisation du scrutin, amenuise les chances d’une participation massive des citoyens au vote, appauvrit la campagne électorale.
Des raisons endogènes font que le spectre de l’abstention en Kabylie prend sérieusement forme et risque de battre le record, dans une région connue pour sa frilosité électorale, due à la déception des structures politiques essentiellement la paire FFS-RCD, qui n’a jamais su créer le bonheur citoyen dans la région.
Si l’ambition du FFS est de maintenir le cap dans le pouvoir local, d’ailleurs le parti d’Aït Ahmed s’est professionnalisé dans les mandats de proximité.
Cela ne l’a pas empêché de connaître des devoirs politiques dans les assemblées. Pour les élections prochaines, le FFS a d’entrée, créé une crise interne diminuant sa force de frappe et compromettant du coup sa domination, ce contrat est aussi observable au RCD où les chances de s’affirmer politiquement dans cette élection sont maigres, du fait d’abord de la déception du personnel militant dans la confection des listes et aussi l’échec de la gestion des APC RCD, que les citoyens retiennent toujours en mémoire.
Les partis FLN et RND disputent la prise des collectivités locales aux FFS et RCD, mais sans stratégie performante et payante, pour cette fois le FLN de Abdelaziz Belkhadem ne déroge pas à la règle de s’enliser dans la crise due au choix des hommes dans les listes, seul le RND d’Ahmed Ouyahia part avec sérénité pour “négocier” cette compétition.
Khaled Zahem