La Dépêche de Kabylie : Qui est Slym ?
Slym : Slym c’est mon pseudo. Mon vrai nom est Slimane Zerrougui. Je suis né en Kabylie et j’ai vécu dans la banlieue d’Alger. J’ai gratté ma première guitare à l’âge de 13 ans, une guitare offerte par mon père en récompense à mes brillants résultats à l’école. Actuellement, je vis en France depuis 1999.
Tes débuts…
Comme la plupart des jeunes Algériens, j’ai commencé la musique dans mon quartier, à La Concorde, à Bir-Mourad-Raïs. J’ai été bercé par les différentes musiques de l’Algérie. Et c’est grâce à cette diversité musicale, que j’ai commencé à m’intéresser à la musique avec quelques copains de quartier.
En écoutant, ton album, on décèle des tonalités et sonorités très méditerranéennes…
C’est vrai, celui qui écoute mon album, retrouve des tonalités et sonorités venant d’un peu partout de la Méditerranée. Je pense que cela est dû au fait que je sois installé en France depuis 99, car tout le brassage et métissage ethnique et culturel qu’on peut trouver ici a dû influencer mon choix musical. Dans cet album, j’ai essayé de reproduire cette identité sonore méditerranéenne afin de transmettre mon message musical. Personnellement, je définis ma musique comme un arc-en-ciel avec ses différentes couleurs.
Dans quel style s’inscrit Slym ?
Je n’ai pas un style particulier dans lequel j’évolue ou qui m’inspire. Ce que je peux dire c’est que toutes les chansons de mon album sont de moi, paroles et musique (que ce soit pour les chansons en kabyle ou en français, ndlr). Je ne décide pas. Tout se fait selon, un contexte bien précis, un événement qui peut enclencher en moi un sentiment. On peut dire que je me classe, pour le moment, dans le style patchwork ; je dis pour le moment, car j’essaye d’avancer dans mon travail, en tant que libre-penseur et maître de mes idées.
Peut-on dire que Slym est un chanteur engagé ?
Je n’aime pas l’injustice ! Et à partir du moment qu’on défend ce qui pour nous est juste, je pense que l’engagement de la personne est présent.
Est-ce que Slym a un mentor ?
Oui, Matoub Lounès dont je regrette la disparition tragique et prématurée. Un grand artiste qui a marqué la scène musicale kabyle, et aussi Slimane Azem, Cheikh El-Hasnaoui…
As-tu déjà fait de la scène ?
Oui, j’en ai fait et j’en fais, heureusement. Un chanteur ne peut pas vivre et évoluer sans la scène. Je suis indépendant, je ne suis lié à aucun soi-disant producteur que j’appelle les vendeurs de K7, CD, mais comme en 2010 les CD vont disparaître, tout se fera par téléchargement, je pense qu’il faut leur trouver un nouveau nom… (rires). Pour mieux m’exprimer, je me produis tout seul. Je fais de la scène comme je peux, selon mes contacts. Et je ne me plains pas, car pour le moment, je ne vis pas de la musique, c’est une passion que j’essaye de transformer en profession.
Parle-nous de ton album qui est dans les bacs…
Mon album, intitulé Oh !dis moi, distribué par Belda Diffusion est sortie récemment sur le marché. Composé d’une dizaine de titres, dont deux remix ; l’un d’eux est un duo avec la jeune chanteuse Amira que je salue au passage. Ces deux titres sont diffusés sur les ondes des radios algériennes, telles que Radio Bahdja, Radio Soummam ou la Chaîne II, de même que sur Beur FM.
Ce même album est diffusé à Alger, mais il n’a pas été médiatisé, pourquoi ?
Pourquoi ? C’est une bonne question a laquelle je ne peux répondre, car tout simplement, moi-même je n’ai pas de réponse.
Des projets ?
En ce moment, je suis en train d’enregistrer un nouvel album qui comporte 9 titres, chantés en kabyle. Sa sortie est prévue avant le rintemps berbère…
Entretien réalisé à Paris par
Amine IDJER
