»Si un joueur a signé un contrat-titulaire, qu’il me le montre !  »

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Mais il sait ce qu’il fait et où il va. Jamais un mot dur au sujet de ses prédécesseurs, ni sur la presse. Remettant à chaque fois ceux -ci ou ceux –là à leur place. L’enfant de Theniet El- Had, qui était loin de songer un jour à cette consécration, est aujourd’hui au sommet de la plénitude. Et le chemin est encore long pour montrer à ceux qui l’avaient  » enterré  » précocement, qu’à force de travail et de sacrifices, on arrive à réaliser des miracles.

Depuis qu’il dirige la barre technique des Canaris, siège éjectable par excellence, il donne l’impression d’être là où tout le monde le prédispose : Les supporters, quand ils venaient au stade, avaient pour seul leitmotiv de cracher leur venin à l‘endroit des joueurs, du président et de tout ce qui tournait autour du club. Mais aujourd’hui, on a peine à croire qu’ils admettent des partages de points à domicile avec des acclamations qui font chaud au cœur.

« J’ai voulu apporter ma touche »

Tout cela, nous semble t-il, est la résultante d’un travail sincère, d’une confiance mutuelle et surtout d’une vision juste et ambitieuse que Moussa Saïb a, dès sa prise de fonction, insisté à imprimer. Et les résultats sont là. Premiers au classement, meilleure attaque, 11 matches joués dont deux défaites, deux nuls et le reste n’est que victoires. Un bilan, donc, très positif pour celui qui dit ne rien promettre aux supporters et que son ambition est de monter une équipe compétitive d’ici deux ou trois années. Si, comme il le dit, il avait trouvé une équipe disloquée à son arrivée, aujourd’hui, il estime avoir trouvé le bon remède en se basant sur le dialogue.  » J’ai voulu apporter quelque chose de nouveau. Cela a donné ses fruits et c’est tant mieux « , a indiqué le jeune coach, à une question sur l’effet Saïb que d’aucuns estiment qu’il a réussi à transformer une équipe vouée à la décadence en un adversaire coriace et craint à domicile ou ailleurs. A propos des changements que la JSK compte opérer à l’approche du prochain mercato d’hiver, les présents à la conférence de presse en sont restés sur leur faim. En effet, les dirigeants ne comptent pas recruter pour le seul plaisir de le faire.  » Nous allons recruter en fonction des départs,” a tenu à expliquer le coach des Canaris. Sinon, avec 29 joueurs dont dispose le club, il sera très désagréable et difficilement gérable en rajoutant d’autres.  » Je n’ai contacté personne », a –t-il tenu d’emblée à souligner pour lever toute équivoque à propos des rumeurs circulant çà et là..

« Traoré veut partir, Wassiou peut rester s’il le désire »

Dans le même sillage, l’invité du forum a indiqué que les cas Wassiou et Traoré sont réglés. A propos du premier, Saïb a indiqué qu’il ne dépend que de lui de rester ou de demander à partir dès lors qu’il a  » payé  » son erreur. Quant au second, qui a dù comprendre que le club peut aisément se passer de ses services, tout indique qu’il aurait simulé son comportement dans le seul but d’être radié des rangs du club. Du moins ceci est l’avis de Moussa Saïb.  » Traoré a été franc avec moi en m’avouant qu’il avait fait exprès pour partir « , voilà ce qui est dit à propos de ce joueur qu’on prédestinait en mesure de faire oublier Cheikh Dabo. Or, ce dernier, au Havre actuellement, avait cette rage de vaincre que nous ne voyons pas chez Traoré.

Acculé à donner les motifs de son acceptation de driver les Kabyles après en avoir fait montre de n’accepter que le poste de directeur technique sous la direction de Kamel Mouassa, l’ex –Auxerrois a avoué avoir cédé aux sollicitations des proches et aux encouragements de son entourage. A propos de son adjoint, Aziz Benhamlet, il dit avoir pris la décision de l‘engager sans aucune interférence ni injonction. Pour résumer le secret de la réussite du club, celui qui tient la barre technique a laissé échapper qu’il disposait d’éléments qui veulent prouver qu’ils sont capables de bien jouer et que la notion de titulaires est bannie de la politique du club. De plus, dès sa prise de fonction, il a clairement fait savoir aux joueurs qu’ils auront tous l’occasion de prouver leurs compétences et que si l’un d’eux avait signé un contrat – titulaire, il n’a qu’à le lui montrer. Ce langage a eu pour effet de stimuler l’ensemble des joueurs et les résultats n’ont évidemment pas tardé à se concrétiser.

« Entre Hannachi et moi, il y a un rapport de confiance »

A une question sur ses rapports avec le président Hannachi dont d’aucuns parlent d’ingérences dans l’aspect technique, Moussa Saïb a nié catégoriquement ces allégations en soulignant qu’il ne s’ingère aucunement dans l’aspect technique et qu’il n’est même pas au courant de l’équipe type.

En définitive, le jeune coach de la JSK, qui a avoué sans gêne qu’il est toujours en train d’apprendre, donne cette nette impression qu’il sait où mettre les pieds et son analyse des faits brûlants de l’actualité sportive nationale est la preuve qu’il est bien parti pour réussir une carrière d’entraîneur à l’image de celle de l’excellent footballeur qu’il fut. Bon vent Moussa !

Yannis Zafane

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