l Il y a quelque chose de franchement inélégant dans l’affichage en rapport avec la campagne électorale pour les consultations du 29 novembre prochain, tous les incongruités crèvent les yeux. Tout le monde l’aura constaté, en effet. Les prétendants, sans leur écrasante majorité, ne se contentent nullement d’occuper les espaces dédiés à l’affichage, mais empiètent allègrement sur pratiquement tous les espaces susceptibles de supporter leurs messages et de rapporter quelques crédits à leur cause politique. Une véritable frénésie, qui ne s’embarrasse d’aucun scrupule pour écumer devantures de magasins, façades d’immeubles et de commerces, Abribus, pylônes électriques, poteaux téléphoniques…
Le citoyen s’en trouve désarçonné face à des murs tarabiscotés par une pléthore d’affiches où les présentes listes avoisinent celles des échéances précédentes, que personne ne s’est occupé d’enlever après le scrutin. Seul un œil avisé, peut établir le distinguo, d’autant plus que certaines affiches pour les soustraire à l’arrachage, sont placardées si haut qu’elles sont inaccessibles à la lecture.
Certains postulants aux locales poussent l’indélicatesse jusqu’à oblitérer les panneaux de signalisation routière. Le Rubicon est manifestement franchi quand, en lieu et place d’un sens interdit ou d’un stop, vous vous retrouvez nez à nez avec une liste de candidats indépendants ou de quelque partis politiques. De quoi dérouter le plus habile des automobilistes !
En faisant feu de tout bois et en se laissant aller à des pratiques à la limite de l’hérésie, des politicards en panne de projets espèrent sans nul doute rattraper en quelques semaines de campagne des années de léthargie politique. En vérité, ces pratiques ne font que rajouter une couche de discrédit à la chose politique déjà frappée de lourdes suspicions et gonfler les rangs des abstentionnistes.
N. Maouche
