La journée mondiale sans tabac a été l’occasion de rappeler le fléau des temps modernes qu’est le tabac : près de cinq millions de morts chaque année dans le monde, des millions de malades et de handicapés, qui constituent de lourdes charges pour les gouvernements. Notre pays, qui enregistre des milliers de malades, n’est pas en reste et malgré les campagnes de sensibilisation, les gens continuent à fumer. Plus grave encore, le tabagisme atteint des couches de plus en plus jeunes de la population, voire des écoliers dont l’âge dépasse à peine les douze ans ! On connaît les raisons qui poussent ces jeunes à fumer: imitation des adultes, désir de se valoriser, moyen de s’opposer aux parents, expression du ras le bol… On ne reviendra pas sur ces mobiles, maintes fois exposés et analysés, par contre on s’interrogera sur les moyens de faire prendre conscience à ces jeunes des dangers du tabac. Les images de poumons rongés par le cancer ou de fumeurs squelettiques, même si elles choquent les jeunes sensibilités, montrent sans détour les ravages du tabac. Mais tant que l’entourage de l’enfant ne s’implique pas dans la lutte contre le tabac, toutes les entreprises visant à en détourner l’enfant, sont vouées à l’échec. « papa fume, alors, pourquoi pas moi ? ». Le maître d’école aussi fume, le directeur, le pharmacien et, pire, le médecin. « si le tabac tuait, déclare un bambin d’une douzaine d’années, pourquoi le médecin fumerait-il ? » Oui, en toute logique, pourquoi le médecin, qui connaît les dangers du tabac fume ? Pourquoi l’enseignant ou le directeur d’école, qui traquent les élèves qui fument, fument-ils eux-mêmes ? Comment l’enfant peut-il prendre au sérieux la parole de ces moralisateurs qui cèdent avec ostentation à ce qu’ils veulent lui interdire ? Avant de parler des méfaits du tabac, semblent dire les gamins, commencez par éteindre vos cigarettes !
S. Aït Larba
