Mais on on aura beau discourir sur la démocratisation de l’Internet, on aura tant loué les mérites de l’opération “Ousratic” visant à doter le maximum des ménages citadins et ruraux de micro-ordinateurs, on a beau “octroyé” des appareils et des lignes WLL, et de tas d’autres vanités que nos officiels trouvent un malin plaisir à s’attribuer, on finira par admettre que l’Internet n’existe tout simplement pas dans nos villages.
En effet, beaucoup de nos concitoyens dans les villes ignorent encore que la téléphonie fixe n’est pas encore parvenue dans les villages, particulièrement ceux de la Haute-Kabylie. Et ce n’est certainement pas avec ces appareils “chinois” du WLL qu’on pourra nous leurrer.
Il est évident que ce drôle de téléphone ne fonctionne pas dans tous les villages. Bien plus, pour lui “administrer” un fax ou encore un computer, il faut tout bonnement opérer le véritable parcours de combattant. En plus, il ne dispose ni de l’ADSL, ni encore de tout autre avantage moderne. C’est dire que ce téléphone “Made in China”, à l’instar des autres produits de l’oncle Mao, est tout simplement boycotté par une bonne partie des ménages ruraux du moins pour ceux, résidant dans la “zone de couverture”. Dans la daïra de Maâtkas, par exemple, sur les 60 villages que compte la circonscription, seuls les 2 chefs-lieux communaux sont branchés au réseau de la téléphonie fixe. Et ce n’est pas fortuit si les quelques cybercafés situés donc à Maâtkas-Ville et à Souk El Tenine ne désemplissent jamais. Certains villageois pour lire ou envoyer un mail (courrier électronique) doivent parcourir plus de 10 kilomètres.
Cela se passe… à 20 km de Tizi Ouzou et à 100 km d’Alger ! Ceci écrit, ce sont précisément toutes ces raisons qui irritent les campagnards surtout quand ils entendent les officiels se targuer d’avoir démocratisé l’Internet en Algérie.
Idir Lounès
