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Une sœur en quête de vérité

Cette histoire s’est déroulée un certain mois de juin 1986 à l’hôpital de Bordj Bou Arreridj, lorsque Oumessaâd Boufermache a accompagné sa sœur de 21 ans aux urgences de l’hôpital. Sa sœur avait un simple malaise dû à la fatigue, souligne sa sœur, laquelle n’arrive toujours pas à faire le deuil du décès de sa sœur morte dans des conditions, le moins que l’on puisse dire, étranges. Le lendemain, la nouvelle de la mort de cette jeune fille de 21 ans tombait comme un couperet.  » Personne ne s’attendait à cette affreuse nouvelle « , affirme-t-elle, et d’ajouter que les services de l’hôpital nous ont informé qu’elle s’était suicidée en se jetant du 4e étage de l’hôpital. Une explication des plus farfelues, indique Mme Boufermache qui a, dès lors, entrepris un travail d’investigations afin d’élucider les véritables raisons de la mort de sa sœur. Au début, la famille Boufermache a exigé une autopsie du corps. Cette opération a été menée par trois médecins, en l’occurrence, les docteurs Farci, Ould Amar et Ben Kherfellah lesquels confirmaient le suicide. Ecartelée entre la quête de vérité et les résultats de l’autopsie, la famille Boufermache demande une exhumation du corps de la victime. Les résultats de la nouvelle autopsie battront en brèche ceux des précedentes autopsies. La nouvelle autopsie a été menée par trois médecins dépêchés depuis Alger et Constantine. Ces médecins n’ont, disent-ils relevé aucune trace… d’autopsie ni aucune fracture sur le corps de la défunte. Ceci confirme que  » la mort de la jeune fille n’est pas due à une chute mais sa mort est suspecte « , conclue le rapport. Neuf ans après les premiers faits, la famille Boufermache, perd un autre membre de sa famille dans le même hôpital. La femme qui nous narre ces faits, avec des documents à l’appui, affirme que sa deuxième sœur âgée de 56 ans a également succombé à un malaise dans le même hôpital, mais la seconde  » victime est retrouvée couverte de sang « . Le lendemain, lorsque la famille s’est déplacée à l’hôpital pour ramener la dépouille de leur parente,  » aucun malade ne se trouvait dans le service de même qu’il n’y avait ni médecin ou infirmier « , se souvient-elle. 21 ans après le premier  » meurtre  » et 2 ans après le second, Mme Boufermache Oumessaâd frappe à toutes les portes afin de mettre toute la lumière sur la mort de ses deux sœurs. Elle a de tout temps interpellé les plus hautes autorités du pays, y compris le président de la République sur ces morts suspectes. Dans une lettre intitulée,  » Plainte et cri de détresse  » envoyée au Président Bouteflika, Mme Boufermache demande au premier magistrat du pays d’intervenir dans le but d’éclaircir ces affaires.

M. M.

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