Le parti de Belkhadem a en effet réussi l’exploit de remporter une douzaine de mairies devant le RND avec trois.
Cette affirmation électorale des partis de l’Alliance présidentielle s’est faite sur fond de la déconfiture du FFS version Karim Tabou, qui a aussi permis au RCD de chasser sur son propre terrain. Si le FFS a échoué, le RCD n’a pas vraiment gagné, sa “victoire” étant plutôt due à la faiblesse de son rival. Par contre, le FLN, qui se targue des commandes de l’APC du chef-lieu de wilaya, revient 20 ans après diriger l’APC de Tizi-Ouzou, comme celle d’ailleurs de Larbaâ Nath Iraten.
Le pouvoir local dans la wilaya de Tizi-Ouzou est désormais partagé par quatre formations politiques : FFS-FLN-RCD et RND. C’est le cas aussi à l’APW de Tizi-Ouzou où habituellement le FFS damait le pion, mais le verdict du vote du 29 novembre a donné un dispatching des sièges, à même de forcer une logique d’alliances pour éviter toute situation de blocage. Le FFS avec ses 15 sièges se présente au coude à coude avec le RCD (16 sièges) alors que le FLN a glané 10 sièges et le RND a signé une légère amélioration de son score de 2005, qui était de 5 sièges, ayant obtenu 6 sièges cette fois, en dépit de la qualité des candidats et de sa tête de liste.
Il faut tout de même rappeler que ces quatre partis essentiellement appelés a gérer le pouvoir local, n’ont pas été dans leur élan jusqu’ à détenir des majorités absolues, ce qui expose les exécutifs, à tous les niveaux, à une menace de blocage, comme ce fut le cas pour la majorité des municipalités durant la mandature de 2005. Leçon tirée : seuls les citoyens sont pénalisés et les mairies frappées de panne de développement devant un artifice juridique obsolète que sont les codes communal et wilayal.
A plusieurs reprises, il a fallu l’arbitrage de l’administration pour débloquer des situation de paralysie générale et systématique des municipalités.
La tendance qui se dessine à présent en termes d’alliance privilège l’option de donner un prolongement à l’Alliance présidentielle là où le FLN et RND rapprochent leur vues en vue de dégager des majorités dans plusieurs municipalités. La générosité politique pratiquée en 2005 pour des alliances à tout-va n’a guère été fructueuse pour les populations, encore moins pour ses promoteurs, ces dernières ont plus profité aux partis forts de la région.
Abdelaziz Belkhadem aurait instruit l’instance locale du parti de ne pas se livrer à la bataille des alliances. Une nette consigne est donnée et consiste à éviter tout rapprochement avec le parti de Saïd Sadi.
L’enjeu sera colossal au niveau de l’APW, où les partis de Ahmed Ouyahia et de Belkhadem totalisent à eux seuls 16 sièges, se plaçant sur une tangente avec le RCD – 16 sièges et le FFS de Hocine Aït Ahmed – 15 sièges.
Le premier tour de l’élection au niveau de l’APW de Tizi-Ouzou pour dégager un président, verrait inévitablement trois candidatures : celles du FFS du RCD et des partis de l’alliance. Dans ce cas de figure, le 2e tour verrait le candidat RCD face au candidat de l’Alliance présidentielle, il reviendra aux élus FFS de départager les deux prétendants à la présidence de l’APW.
Le profil du candidat de l’Alliance, qu’il s’agisse de M. Metahri où de M. Benmedjber, forcera le respect des élus FFS, pour le bien de la wilaya. Mais à présent, l’option la plus attendue dans la bataille des alliances au niveau de l’APW de Tizi-Ouzou est celle de rééditer le scénario de 2005, qui a permis à feu Rabah Aïssat d’assurer les destinées de l’APW grâce à l’alliance FFS-FLN et RND, avec un RCD isolé au sein de l’APW.
Cette option est celle souhaitée par plusieurs observateurs de la scène politique locale, afin d’assurer une stabilité à l’APW via un consensus politique large agrémenté du rôle d’opposants des élus du parti de Saïd Sadi.
En tout cas, pour cette fois-ci, les acteurs en lice dans la bataille, des alliances se refusent d’être des “Abbé Pierre” politiques, chacun s’apprêtant à ne pas faire de cadeau à l’autre, car rien ne se donne, tout se négocie.
Khaled Zahem