Une délégation d’universitaires algériens constituée par le recteur de l’université d’Alger, Tahar Hadjar, le recteur de l’université de Béjaïa, Djoudi Merabet, et une représentante de l’université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTHB) de Bab Ezzouar (Alger), Alia Khadîdja, professeur en charge du programme de coopération algéro-canadien intitulé Pôle universitaire de recherche Algérie-Québec (PURAQ), séjourne depuis le 27 novembre au Canada, jusqu’au 4 décembre, et ce pour de multiples contacts, à même de déboucher sur l’établissement et le renforcement des relations de coopération entre les institutions universitaires des deux pays. Cette délégation a animé, samedi, une conférence-débat à l’Ecole des hautes études commerciales de Montréal destinée à sensibiliser les professeurs universitaires et chercheurs algériens résidents au Canada sur les possibilités de coopération que présente l’université algérienne, citant qu’elle a déjà visité plusieurs établissements de l’enseignement supérieur et de recherche scientifique, notamment de Montréal (HEC et Ecole polytechnique ), de Concordia, Québec et Ottawa.
Cette rencontre a été organisée par l’ambassade d’Algérie au Canada et le Réseau des Algériens universitaires du Canada (RAUC), ainsi qu’une association lancée en 2005. Cette confrontation visait surtout à présenter aux professeurs et universitaires algériens installés au Canada un large éventail de possibilités de coopération qui existent désormais avec les universités en Algérie et le type de contribution qu’ils peuvent apporter au développement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Lors de cette rencontre à HEC Montréal, la délégation algérienne a brossé un tableau exhaustif des réformes et des arrangements entrepris en Algérie, ainsi que des besoins des universités algériennes en encadrement et en recherche, notamment pour ce qui touche à la formation des formateurs, la création d’écoles doctorales, encadrement de la post-graduation, l’accès aux nouveaux process et aux nouvelles technologies, l’acquisition d’équipements de dernière génération et le réseautage entre les universités. La délégation n’a écarté aucune possibilité de participation, soit par l’envoi de documents pédagogiques, le conseil, l’encadrement à distance ou le parrainage au sein d’institutions canadiennes de recherche.
A cet effet, cette délégation a expliqué que « les enseignants algériens exerçant au Canada pourront être invités à participer, en tant qu’enseignants visiteurs, à des formations bloquées sur une période déterminée dans le temps ou à encadrer des universitaires algériens pour des recyclages de courtes durées ».
De son côté, Smail Benamara, ambassadeur d’Algérie à Ottawa, a confirmé que « cette visite consistait en premier lieu à discuter de la mise en place et du lancement effectif du PURAQ, en ciblant une série de projets qui s’intègrent dans la dynamique de la reforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Algérie ». L’examen d’actions concrètes de coopération bilatérale dans le cadre du PURAQ,
un programme lancé il y a trois ans mais qui tardait à se concrétiser sur le terrain par
manque de projets précis, a donné aussi l’occasion à la délégation algérienne de discuter d’ententes entre les universités des deux pays en mettant à profit la riche expérience et l’expertise acquises par les Algériens en terre canadienne.
A ce propos, Tahar Hadjar, recteur de l’université d’Alger, a affirmé que « notre séjour au Canada a été très positif, car nous estimons avoir concrétisé un certain nombre d’actions, à commencer par la finalisation du PURAQ qui nous a permis d’identifier une quinzaine de projets de recherche à mener entre les équipes des deux pays dans différents domaines scientifiques et techniques », avant d’ajouter qu’ « il est à remarquer que du côte québécois, 40% des responsables de ces projets de recherche conjoints sont d’origine algérienne, estimant que les rencontres directes avec les responsables des universités canadiennes et les membres de la communauté algérienne au Canada ont permis de tracer les voies futures de la collaboration entre les deux pays dans l’ensemble des branches de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et du transfert technologique ».
Pour rappel, le RAUC a justement pour mission entre autres d’établir et de renforcer les liens entre la communauté universitaire algérienne du Canada et l’Algérie et de promouvoir les échanges entre les institutions et les universitaires algériens tant au Canada qu’en Algérie. Il s’attache par ailleurs à participer à la réflexion sur le développement économique et social de l’Algérie.
Lemya Ouchenir