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 »Je ne désespère pas d’aller en Kabylie »

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous nous parler de la situation de l’enseignement de tamazight au Niger ?

M. Mody Issouf : Quand on parle de l’enseignement de tamazight au Niger, il faut le voir sous trois angles. il y a le niveau supérieur, l’enseignement de base et celui moyen. La première école a vu le jour en 1980 au Niger. On a cinq écoles qui nous ont permis, effectivement, d’expérimenter l’enseignement de la langue et en même temps de développer tous les outils inhérens à son enseignement. Ainsi, de l’autre côté, nous avons le niveau d’alphabétisation, soit au niveau de l’éducation des adultes. A un certain moment, le Niger avait une politique massive de l’éducation des adultes et cela s’est fait dans ces langues. Ces initiatives qui ont permis cet enseignement soit au primaire et au niveau d’alphabétisation des adultes à développer dans les universités les recherches en linguistiques appliquées. Donc l’enseignement est actuellement au niveau de la base et aux centres d’alphabétisation avec un nombre fructueux d’apprenants, parce que ça dépend de l’année, des besoins et de la demande.

Donc, c’est un enseignement qui n’est pas généralisé ?

Non, ce n’est pas encore généralisé au Niger, au niveau de l’alphabétisation. On peut, en outre, dire que c’est généralisé puisque c’est la population qui demande en quelle langue ils veulent l’étudier. On les appellent les cours pour adultes.

Vous enseignez le tamajaq, la langue des Touaregs ?

Oui, on n’enseigne que le Tamajaq, la langue des Touaregs pour les Touaregs.

En quels caractères est transcrite cette langue ?

La langue est transcrite en caractères latins. C’est une option qui a été décidée lors de la Conférence de Bamako en 1967.

Depuis quand cet enseignement existe-t-il au Niger?

L’enseignement, qui ne concerne que l’alphabétisation, existe depuis les années 60 et en ce qui concerne l’enseignement de base aux niveaux des écoles, donc l’école primaire, depuis la première école, c’était en 1980.

Quelles relations entretiennent les enseignants du berbère au Niger avec leurs homologues d’autres pays amazighs ?

Malheureusement les contacts sont minimes, je peux dire que le seul contact qui existe est peut-être moi et nos collègues à l’Inalco. Sinon il n’y a pas vraiment pas entre de contacts formels entre les enseignants et les chercheurs. On se voit de temps à autre avec nos collègues algériens et marocains à l’occasion de certains colloques et on y échange les idées.

Un dernier mot ?

Je ne me suis jamais rendu en Kabylie, malheureusement. En mars dernier, j’ai été à Alger mais je n’ai pas pu aller en Kabylie. Et c’est là l’un de mes premiers regrets. Je pense y aller quand même. Je ne désespère pas !

Propos recueillis par M. M.

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