A qui profite le feuilleton sanglant !

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Avec 22 morts et 177 blessés hier à Ben Aknoun et Hydra, ce mois de décembre s’annonce comme l’un des plus meurtriers depuis le début de l’année en cours. L’an 2007 est hélas, jalonné d’attaques terroristes dont on retient surtout celles ayant pris la forme d’attentats-suicide planifiés par l’ex-GSPC, avec choix du onzième jour d’un (quelconque) mois. Dans le psyché de la mouvance islamiste algérienne, il y’a sans doute ce désir diabolique de reproduire sempiternellement l’horreur du 11 septembre 2001 ayant endeuillé les USA. Et, signant son allégeance à Ben Ladden, l’hydre islamiste locale a planifié un attentat-kamikaze le 11 avril dernier contre le Palais du gouvernement parallèlement à une autre attaque à la voiture piégée devant le commissariat de Bab-Ezzaouar avec, au total, 33 morts et une soixantaine de blessés. Trois mois plus tard, la même stratégie, sera utilisée lors de l’attaque d’une caserne à Lakhdaria ayant fait 10 morts et 25 blessés dont au moins sept grièvement.

Il y eut ensuite deux attantats suicides, au début du mois de septembre 2007, contre le cortège présidentiel à Batna et dans une caserne de la marine à Dellys. On avait dénombré alors, au total, 70 morts et plus d’une centaine de blessés.

L’attantat d’hier vers 10 h contre le siège du Haut conseil constitutionnal de Ben Aknoun a tué de nombreux étudiants qui étaientt à ce moment précis, à bord d’un bus universitaire. Et l’on peut y déceler là, en plus de l’horreur diaboliquement planifiée, le refus des hordes islamistes locales de se plier aux lois de la République que préserve en premier lieu toute instance judicaire. Presque en même temps, l’explosion d’une autre voiture piégée dans la cité voisine de Hydra, précisement devant le siège du Haut commissariat aux réfugiés-annexe de l’ONU-porte, en plus de son lot de victimes et de dégâts, le signe d’une menace contre “tout ce qui est occidental.” S’il y’a recudescence du terrorisme, elle n’est à chaque fois actionnée, encouragée que par les discours du clan islamo-conservateur qui en tire les dividendes.

Aucun acte terroriste n’est isolé. Tout semble synchronisé comme l’expérience l’a moult fois démontré, entre ceux qui tuent et ceux qui dans le pouvoir s’adonnent à une surenchère pour empêcher ce pays-là de s’ouvrir sur une ère de progrès. Toute attaque, terroriste comme celle ayant eu pour théâtre la capitale n’est qu’une tentative de dissuader les pays développés d’entretenir des relations de partenariat avec l’Algérie. Et ne laisser place, dans la tourmente, en définitive, qu’à des accointances entre les mafia-politico financière locales et internationales. Et ceux qui en profitent, présents encore en force dans le pouvoir suite aux derniers scrutins législatif et municipal, ne tiennent en gros que des discours ayant l’islamisme comme matrice idéologique.

La rupture avec l’intégrisme reste un projet à atteindre. C’est une autre forme de gestion politique susceptible de mobiliser les citoyens pour un mieux-être social et économique. La solution à la crise sécuritaire ne peut provenir du seul engagement des forces de sécurité dont le moral risque, lui aussi, d’être sapé à la longue.

Peut-on admettre, en fait, qu’on continue à ouvrir les bras aux tueurs en leur octoyant des avantages surtout que le chef de file du FLN est pour la prorogation du délai de repentance des terroristes, lorsque des soldats de la République et des dizaines d’autres citoyens se font, ici et là étriper sous les bombes de l’islamisme.

Salim Haddou

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