Les deux attentats à l’explosif perpétrés mardi dernier, à Alger, ont fait trente-sept (37) morts, selon le dernier bilan officiel annoncé par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, après que six corps ont été retirés des décombres entre la journée de mercredi et de jeudi au niveau de la représentation onusienne à Hydra.
Le peuple algérien est encore sous le choc les nombreuses familles endeuillées n’ont pas encore séché leurs larmes. Le groupe salafiste pour la prédication et le combat GSPC du sinistre Abdelmalek Droukdel, promu depuis janvier de l’année en cours en branche d’Al Qaida au Maghreb islamique (BAQMI) vient enfoncer le clou par la revendication de ces deux attentas meurtriers, dans un communiqué diffusé sur le net.
Les auteurs de cet ignoble et lâche double attentats sont qualifiés d’ « héros de l’islam» et ont pour mission de « defendre la religion et d’humilier les croisés et leurs agents, les esclaves des Etats-Unis et les fils de la France », lit-on dans le communiqué diffusé recemment. Un détail d’une importance capitale est à saisir dans le document : l’identité de ses derniers. Le premier qui a rué vers le siège de l’ONU, à Hydra, est Chebli Brahim, portant le pseudonyme Abou Othmane, natif de Bordj Ménaiel de Boumerdès et âgé de 63 ans. Selon la même source, l’autre, Charef Larbi, dit Abderrahmane Abou Abdenacer el-Assimi, natif de Oued Ouchayeh, à Alger, ancien membre du GIA qui a bénéficié de la grâce décrétée en 2006 dans le cadre de la loi sur la réconciliation nationale. Le premier est considéré comme étant un chevronné et érudit des maquis du GSPC qui, de prime à bord,s’oppose et rejette l’offre du projet initié par le président en exercice, A.Bouteflika. Le deuxième a repris le maquis après quelques jours de grâce, après sa sortie de la prison d’El Harrach
Outre l’acharnement et le sentiment de revanche qui a animé les éléments du GSPC pour venger leurs « frères de djihad », abattu par les services de sécurité ces derniers jours ; plusieurs interrogations taquinent l’esprit : Dans quel état d’âme et d’esprit peut se trouver un vieil homme de 63 ans, au crépuscule de sa vie, pour être capable d’une furie à semer la mort indéfiniment et sans distinction ni retenue ? Que se passe dans la tête d’un ex-futur élément du sinistre et diabolique GSPC, juste avant de regagner le maquis et après être convaincu du salut et de la nécessité de la réconciliation nationale ? Les rénégats de la réconciliation sont-ils nombreux ?…
Cependant, la manière dans les sanguinaires exhibent leurs « trophées de guerre » renseigne sur leur insistance à vouloir donner à leur logique meurtrière une dimension internationale. Cela laisse entendre aussi que la capacité de nuisance du GSPC d’Al Qaida est à son summum, suite aux luttes intestines violentes qui l’ont minée ses derniers mois après l’élimination de ses éléments les plus influents par les forces combinées des services de sécurité.
A. K.