Après la rentrée sociale, le Ramadhan et les élections municipales, les Kabyles se préparent à vivre leur quatrième grand événement en moins de trois mois. L’Aïd El Kebir est donc à nos portes, et comme tous les autres rendez-vous “socio-religieux”, on se doit de le préparer convenablement… du moins avec ce qu’on peut !.
Tout le monde sait que, au-delà de sa dimension spirituelle et sociale, l’Aïd est également fait pour dépouiller les ménages et déplumer les pères de famille.
Souvent, très souvent, l’équation n’est pas simple à résourdre : doit-on habiller les enfants ou leur acheter un mouton (aussi petit soit-il!). Ou bien s’occuper des dépenses liées à la préparation des gâteaux ou à la réception des invités. A première vue, c’est quasiment mission impossible pour les foyers à revenus moyens ou modestes. Pourtant, la majorité s’en sort… On ne sait par quel miracle.
Il y a, certes, ceux qui improvisent, ceux qui empruntent, et ceux qui font avec les moyens du bord. Mais tout ce beau monde partage de tout faire pour passer la même envie (parfois la même frénésie) un Aïd joyeux. Hier, les rues de Tizi-Ouzou étaient quasiment noires de monde. Partout dans la ville, les citoyens ont littéralement pris d’assaut les magasins d’habillements, et plus particulièrement ceux des enfants. Le même engouement a été également constaté pour les marchés de légumes et les boucheries. En dépit d’une hausse très sensible des prix de ces deux produits, les Tizi-Ouzéens n’ont affiché aucune gêne à dépenser des sommes souvent folles pour s’approvisionner pour le grand jour. Des dépenses qui, il faut le dire, ont été sérieusement alourdies par les factures générées par les achats de jouets pour enfants. Tout compte fait, l’Aïd est aussi une heureuse occasion de joie et de retrouvailles. On a tendance à l’oublier, mais ce grand jour est fait pour… même s’il nous revient un peu trop cher !
Ahmed B.