Premiers pas dans l’écriture théâtrale

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De tous les arts pratiqués depuis la nuit des temps par l’homme, l’art dramatique est sans aucun doute le plus lié à notre vie.Il narre comme lui seul sait le faire, nos joies, nos peines, nos états d’âme…Le théâtre nous fait alors rire, chanter, pleurer. Il nous ouvre les voies de l’espoir, nous enchante, nous déroute. Mais il serait vain de nier sa dépendance à la littérature, c’est-à-dire au texte dramaturgique. Un adage populaire, attribué aux coiffeurs, disait et dit toujours «Donne-moi une bonne tête, je te ferai une bonne coupe». Cet adage peut s’appliquer au théâtre puisqu’il n’y a pas de bon théâtre qui ne soit précédé d’un bon texte. Sans l’art de s’exprimer en répliques, tirades et didascalies, tous les comédiens célèbres du 4e art ne seraient que des théâtreux. Sans les chef-d’œuvres des auteurs dramaturges, le théâtre végéterait au niveau de la pratique foraine et ne mériterait jamais le qualificatif du «père de l’art» que lui ont attribué les anciens.La nécessité d’écrire pour palier à la crise du texte est une nécessité si on veut relever de cet art qui englobe dans ses espaces scéniques, arts plastiques, chorégraphe, chant, costumes etc.Le théâtre algérien en général, et kabyle en particulier, souffre beaucoup de la crise du texte. La plupart des troupes, pour les besoins de la mise en scène, font appel aux textes adaptés et (ou) traduits.Heureuse initiative que celle de Yidir Slimani, qui a mis sur le marché une plaquette de théâtre qui va combler à coup sûr le manque dont nous avons parlé.Il s’agit de la pièce Ughdim qui veut dire “le juste” dont la trame de l’histoire longue de quatre scènes est un cocktail des “Justes” d’Albert Camus et d’une histoire du terroir “Lfil” très connue des lecteurs pour avoir été jouée par Slimane Azem, dans «Yestewhache lfil yernard gmas». L’histoire de Yidir Slimani diffère. Elle se termine d’une façon tragique, puisque «Le juste», le personnage central de la pièce, refuse de se plier au dictât du roi et sera par conséquent exécuté. Outre, «Le juste» d’autres personnages au nombre de six viendront tout à tour exprimer leur point de vue. Les positions diffèrent bien sûr. Il y a «Tata», «Nnavr» qui veulent rompre avec la dictature du roi, le gardien de prison qui n’a rien compris au combat du juste, «Amrabed» qui essaye d’amadouer le juste et les deux soldats qui ont exécuté le rebelle.Une histoire à lire… et à mettre en scène.

M. Ouanèche

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