A l’avant-garde de toutes les luttes syndicales, l’infatigable Redouane Osmane a été de tous les combats. Né en 1951 au sein d’une famille modeste, il le restera tout au long de sa vie. Ni les caprices de la vie ni ceux de l’argent n’ont pu soudoyer un homme aux convictions de fer. Il épousa très tôt les idées révolutionnaires de gauche. Il fut un militant exceptionnel au sein des Groupes communistes révolutionnaires (GCR) durant les années 70. Son expérience et ses convictions le mènent aux premiers rangs des luttes des enseignants. Il était la figure de proue du mouvement syndical de 1984. Revenu aux études à l’Institut des langues étrangères (ILE), il le sera aussi à la Coordination des comités autonomes en 1987.
Redouane Osmane, en homme engagé dans les luttes estudiantines, fut parmi les militants les plus en vue du Syndicat national des étudiants algériens autonome et démocratique. Militant du PST depuis l’ouverture démocratique en 1989, il le quitta quelques années plus tard.
Il a créé le Conseil des lycées d’Alger en 2003. Le CLA deviendra le Conseil des lycées d’Algérie en 2007. Il a mené un combat acharné contre les lois de l’Education promulguées depuis les années 90. Harcelé pendant une bonne période par la Justice pour ses activités syndicales, il a assisté ses camarades des lycées techniques suite à ce qu’ils appellerent “le démantèlement de l’enseignement technique.” Il est le principal fondateur de l’Intersyndicale de l’éducation y a deux mois avec ses amis du SATEF, du CNAPEST et autres syndicats de l’éducation pour contrecarrer la nouvelle grille des salaires négociée, à leur insu, par l’UGTA.
Une crise cardiaque l’a terrassé hier. Ses proches amis disent qu’il est mort en pleine classe au lycée Emir Abdelkader d’Alger. Il est mort sans voir ni l’application de la nouvelle grille des salaires par le pouvoir ni les résultats de son combat. Un combat juste, mené par un juste. Aujourd’hui nous quitte un homme modeste, mais riche de ses convictions, de ses idées, un homme au grand cœur. Il s’est éteint, hier, à l’âge de 56 ans. Repose en paix Redouane. Ton combat ne sera pas vain. C’est promis.
M. M.