Début de dénouement à l’université de Béjaïa

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Des pourparlers officiels se sont ouverts, hier matin, au siège de la wilaya entre les représentants du mouvement des étudiants et des pouvoirs publics. Ces derniers sont représentés par le wali de de Béjaïa, le directeur général de l’Office des œuvres universitaires (Onou) et deux conseillers personnels du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

La crispation demeure toujours de mise cependant puisque les étudiants ont tenu à ce que leur délégation soit appuyée par un sit-in devant le siège de la wilaya.

Ils ont néanmoins renoncé à la présence de la presse comme cela était exigé initialement. Conséquemment, aucune information n’a filtré, à l’heure où nous mettons sous presse, concernant ce dialogue. « Les journalistes ne sont pas les bienvenus ici ! », avait tonné le wali. Et les étudiants n’ont plus insisté. C’était dans la matinée à 09h 30, qu’une délégation de dix-sept étudiants était arrivée au siège de la wilaya. Dans une salle capitonnée du cabinet du wali, ils passent en revue les trente points de la plateforme de revendications, laquelle, sera soumise à débat une demi-heure plus tard aux diverses parties dont les étudiants avaient exigé la présence comme préalable à l’entame des pourparlers. Les étudiants avaient exigé de faire impliquer toutes les parties en relation avec l’université. Le wali de la wilaya n’étant qu’une passerelle, les autres parties, à savoir le recteur de l’université de Béjaïa, le directeur général de l’Office national des œuvres universitaires (Onou) et deux représentants du ministère de tutelle sont les premiers et principaux concernés des malaises qui rongent les campus et les résidences universitaires. Tout ce beau monde est là comme le réclament les étudiants, signe que les pouvoirs publics prennent très au sérieux la crise de l’université. Dehors, une centaine d’étudiants attendent sous une pluie battante, mais patiemment leurs représentants, en scandant à gorge déployée : «Main dans la main, nous sommes avec vous.» Dans leur attente, les étudiants en rassemblement devant le siège de la wilaya ont bravé faim et froid durant toute la journée d’hier.

Dimanche 2 décembre, les étudiants avaient déclenché une grève illimitée après que plusieurs actions sporadiques ont échoué à faire entendre raison à leurs vis-à-vis. S’ensuivront deux immenses marches en direction de la wilaya avec d’intenses désagréments à la circulation routière. Les esprits s’échauffent. Le resto U de Targa Ouzemmour est mis à sac. Idem pour les bureaux de la DOU. Sa première responsable est purement et simplement déclarée persona non grata. Elle ne fait d’ailleurs pas partie de la table des négociations. Un piquet de grève est décrété tant au campus historique qu’à Aboudaou.

Des escarmouches s’en suivent avec des profs et des étudiants qui s’estiment atteints dans leurs droits au travail. Mais les plus radicaux tiennent bon. Leurs revendications embrassent un vaste champ qui va de l’opposition au système LMD, dont le recteur de Béjaïa est un fervent défenseur, à l’amélioration du pouvoir d’achat de tous les citoyens. Mais la revendication la plus précise est celle certainement qui a trait à l’hébergement des étudiants S.D.F. Ils sont, indiquent des sources recoupées, environ 30 000 à ne pas bénéficier d’hébergement tandis que les autres « crèchent » à plusieurs dans des chambres minuscules. D’où va-t-on sortir tous les lits qui manquent ? C’est la question sur laquelle est précisément attendu ce dialogue.

M.B. /D.S.

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