Entre autres réactions à l’adresse de la chaîne qatarie Al-Jazeera, initiatrice du sondage indécent concernant les deux attentats qui ont frappé la capitale le 11 du mois en cours, Mohamed Bensalah, spécialiste dans le domaine de la communication au Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle (CRASC),a qualifié ce « forfait » de la chaîne de « coup d’éclat médiatique ». Il a tenu à expliquer que « nous sommes face à une chaîne professionnelle, performante. Je ne pense pas qu’une chaîne telle que celle-là puisse se permettre de faire de faux pas et surtout qu’en corrigeant le tir, tout de suite après, les responsables nous donnent l’impression qu’ils sont encore en train d’enfoncer le clou vu que c’est une forme de scoop importante pour la chaîne ».
Mais quel était le but recherché ? Selon lui, c’est effectivement la question qui se pose. Aux yeux de ce spécialiste en communication : « Nous avons affaire à une sorte de nébuleuse ». Et d’ajouter dans ce contexte, nébuleuse par rapport aux émissions, au contenu, au financement, par rapport à la genèse de cette chaîne laquelle, précisera-t-il, peut dans une certaine mesure déterminer et voir un peu qui est dernière. Plus loin dans son analyse, il a déclaré « je crois qu’au départ, on peut se dire que la chaîne aujourd’hui jette le trouble dans les esprits malléables et qu’il y a un risque de contamination. Cette dernière s’adresse à nous, c’est-à-dire, qu’elle nous offre l’image de nous-mêmes, une image dévalorisée. Celle-ci est actuellement bonne pour l’opinion internationale ». Par ailleurs, le chercheur a conclu enfin son analyse ainsi « on est encore en train de perpétuer ces schémas éculés de l’époque coloniale en se servant justement des médias». S’exprimant, hier, sur les ondes de la Chaîne III, M.Bensalah fera savoir que Al-Jazeera et ceux pour lesquels elle parle tentent d’installer la terreur au niveau de l’opinion arabe et de l’opinion internationale. Ceci confirme « notre point de vue » qu’elle fait dans le sensationnalisme, à défaut de faire correctement son métier et le dramatise à l’excès, créant de faux scoops. Il a souligné, à cet effet, que les dénonciations de ces «dérives» ne suffisent plus. «S’il faut lutter contre cette chaîne, il faut se placer au niveau du civisme de l’information, et cela dépasse l’Algérie », dira, l’hôte de la Radio nationale. De son avis il faudrait non seulement dénoncer, mais aussi ne pas se limiter à des délectations en se basant sur un sondage complètement débile. Plus explicite, il a signalé la nécessité de trouver des stratégies adéquates pour riposter d’une manière intellectuelle et éclairée à toutes ces agressions. «Al Jazeera essaie de donner l’impression d’être le redresseur des torts de tout ce que font les médias occidentaux », arguera-t-il, la mission est difficile vu le but que s’assigne cette chaîne qatarie.
Nabila B.
