Le Président français Nicolas Sarkozy avait annoncé dans un entretien à l’APS, à la veille de son déplacement à Alger : “ Gaz de France (GDF) va investir un milliard d’euros pour le développement du gisement de gaz de Touat, dans le sud algériens.” Le contrat comporte les projets d’investissements français dans le secteur des hydrocarbures, qui devait être signé début décembre, mais actuellement, la visite présidentielle est passée et aucune annonce n’a été faite concernant ce projet.
Les négociations entre Sonatrach et Gaz de France (GDF) buttent actuellement sur un élément sensible : le montant des taxes sur les superprofits pétroliers que devra payer le groupe français à partir de 2011, date de l’entrée en service du gisement. En outre, GDF souhaite les négocier à la baisse mais la partie algérienne reste réticente. Pour rappel, le groupe gazier français a obtenu un permis d’exploitation de ce gisement en janvier 2003, qui doit être mis en production en 2011. Il en est devenu l’opérateur à hauteur de 75% de parts du marché, alors que les 25% restants sont détenues par la société nationale des hydrocarbures Sonatrach.
Par ailleurs, GDF a déjà développé les deux premières phases du projet, mais quant à la troisième phase, la plus coûteuse et la plus concluante pour la réalisation du projet, GDF hésiterait à s’y engager. Il est à savoir qu’en regard de la taille du gisement et la production attendue, GDF est convaincu que ses revenus futurs seront soumis à la taxe sur les superprofits pétroliers.
Ce qu’il cherche à éviter. Au lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy, le PDG de Sonatrach avait critiqué l’attitude des groupes français en Algérie, ce qui n’exclut pas que GDF soit parmi les groupes visés par ces critiques. Soumis à une forte pression des groupes américains, notamment Anadarko, pour revoir à la baisse les montants de la taxe, les Algériens ne souhaitent pas créer un précédent en accordant une “ faveur ” à un groupe français.
De ce fait, si aucun accord n’intervient entre les deux parties dans les prochaines semaines, Sonatrach pourrait envisager de mettre en compétition GDF avec d’autres groupes internationaux en lançant un appel d’offres international pour la réalisation et l’exploitation du gisement de Touat.
Une source à GDF, citée par le site “ toutsurlalgerie.com ” a démenti le désir du groupe d’obtenir une révision à la baisse de la taxe sur les superprofits. Ainsi, elle a également indiqué que des négociations sont toujours en cours entre GDF et Sonatrach sur le projet du gisement de Touat sans toutefois dévoiler leur nature.
Lemya Ouchenir