Brahim Oukil, un jeune pugiliste de 19 ans (60 kg) évoluant à la section boxe de la JS Boukhalfa (commune de Tizi Ouzou) est revenu dernièrement d’Egypte avec une médaille de bronze, décrochée cette fois-ci aux Jeux panarabes organisés en novembre dernier en République arabe d’Egypte (RAE).
C’est la seconde participation consécutive en moins de huit mois pour Brahim Oukil après celle d’avril dernier par laquelle il décrocha l’or, rappelons-le. Nous recevons dans sa salle de formation où s’entraînent quasi quotidiennement quelques sept à dix élèves athlètes l’entraîneur de la section-boxe de Boukhalfa, Nasser Errouane, lequel n’a pas mâché ses mots en exprimant ses “profonds regrets quant au manque d’intéressement à notre champion particulièrement et à la JS Boukhalfa en général” de la part des autorités locales. “Excepté le wali, que nous remercions au passage pour son geste (réception, ndlr) en l’honneur de cet athlète, après son retour triomphant du pays des Pharaons, le reste des responsables — je dirais les plus concernés comme l’APC, la DJS, l’APW — n’ont même pas daigné honorer symboliquement notre jeune champion, comme il nous honore, lui, à chacune de ses participations aussi bien dans des compétitions et galas nationaux qu’aux manifestations sportives internationales”, ajoute notre interlocuteur. Sélectionné au groupe africain du noble art, Brahim Oukil a en outre pris part en compagnie d’un autre pugiliste algérien au stage de boxe à Tunis, avant de s’envoler ensuite avec le même groupe pour un autre stage en Finlande (Helsinki).
Ces préparatifs sont notamment organisés en prévision de la Coupe d’Afrique de boxe qui aura lieu prochainement en Afrique du sud probablement, selon notre entraîneur, qui ajoute que “nous risquons de donner forfait concernant la participation des jeunes, tant notre section est trop endettée”, révèle-t-il avec un soupçon d’amertume. Il a ajouté : “Pendant ce temps, nos autorités ne font que promettre, mais sans honorer leurs engagements”. Nasser Errouane dira encore sur un ton empreint de découragement qu’il se “prépare normalement mais ce n’est pas évident de nous engager sans le moindre sou de subvention pour tout 2007 car nous avons de notre côté des engagements envers nos créanciers qui nous prêtent certes des moyens pour nous engager et former nos enfants, pour ne pas arrêter en si bon chemin surtout, mais jusqu’à quand ?”.
La section boxe de la JS Boukhalfa compte quelque 70 athlètes en formation mais elle reste une école oubliée, accusant des manques en tout, tout en fabriquant —un paradoxe ?— des champions. C’est évidemment le mot qui vient à l’esprit quand on sait que les Oucheli (actuellement en équipe nationale), Hadid, Ramdani, Mazari devenus des professionnels, Karim Oubraham, un technicien styliste de rare qualité vice-champion du monde militaire des années 2000, sont tous issus de la JS Boukhalfa. N’est-ce pas là un club au palmarès méritant tous les honneurs ?
Antar Boufatis
