Après avoir épuisé toutes ses formes de recours pour l’identification de l’assassin présumé de son fils, Ali-Aïdoune, humble habitant du village de Lota, 4 km à l’ouest de la coquette station balnéaire “Souk El Tenine”, interpelle les autorités pour leur faire part de son calvaire. “Je revendique une enquête digne de ce nom pour épingler le criminel qui pourrait être derrière beaucoup d’autres crimes non élucidés !” dira notre interlocuteur.
Infatigable, le jeune père de famille chômeur, jeté à la rue après la faillite des unités “Aswaks”, raconte avec une profonde émotion la torture qu’il endure par suite de ce drame lequel tarde à connaître son épilogue. “Voilà plus de 8 mois que nous attendons toute la lumière sur la mort de mon fils et l’attente s’éternise car l’enquête ouverte est toujours au stade préliminaire”, nous dira tout en sanglotant, ce père de famille.
Une source proche du dossier nous révèle : “Selon le rapport établi par le groupement de gendarmerie de Béjaïa, 1180 véhicules de marque Peugeot-Partner immatriculés en 2002 à Béjaïa, ont été recensés, hélas, seuls 250 ont fait l’objet d’une interpellation par la brigade de Souk El Tenine”. Notre témoin a ajouté : “Un portrait robot a été établi par le miraculé compagnon du défunt percuté à son tour et qui s’en est sorti avec quelques blessures, a été joint au dossier sans aucune suite”. Les jours passent et les chances d’appréhender le meurtrier s’amenuisent jusqu’à ces derniers jours où le malheureux père complètement abattu, reçoit une autre personne qui lui donne une immatriculation d’une Peugeot-Partner mais rien n’a bougé puisque les chargés de l’affaire semblent avoir d’autre chats à fouetter que de réparer ces bévues humaines. “Autant prêcher en plein désert”, dira M. Aïdoune qui s’interroge : “N’y aurait-il pas d’erreurs professionnelles qui peuvent déguiser le drame ? De toute manière, je me réserve le droit d’aller jusqu’au bout et toutes les instances seront informées même le président de la République car laisser un criminel “fugitif” se balader impunément ressort de l’absurde et témoigne largement de la place “humiliante” réservée aux humains dans un pays… musulman !”.
Il était 14h 30 en ce 28 février dernier, lorsque deux jeunes qui se baladaient à bord de leurs bicyclettes sur la RN 9 au niveau de la plage de Souk El Tenine au lieudit Ighzer N’tbhirine, remarquèrent une Peugeot-Partner (06/2002) accostée au bas côté de la route. Après une halte de près d’un quart d’heure et par simple curiosité ils s’approchèrent du véhicule. Le propriétaire n’a pas apprécié leur présence. Des lors, les deux jeunes reprirent leur vélo et continuèrent leur balade sans toutefois se soucier du conducteur qui mit en marche son véhicule et poursuivit ses “victimes”. Il se dirige en direction de Béjaïa et fit demi-tour à partir de l’intersection d’Aokas et revient jusqu’au carrefour de Lota d’où il tourna encore pour se trouver nez à nez avec les deux jeunes qu’il percuta de plein fouet sur la piste de secours, réservée aux piétons, loin de la RN 9. Le jeune Athmane, 19 ans, gravement blessé au niveau de la boîte crânienne fut transféré à l’hôpital Khlil Amrane où il rendit l’âme après 7 jours de coma. Son camarade, A. Sofiane, 22 ans s’en est sorti avec des blessures plus au moins graves.
Enquête de Rabah Zerrouk