Le gouvernement n’est pas près de donner une suite favorable à la doléance des opérateurs économiques, notamment Réda Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), et Issad Rebrab, P-DG du groupe Cevital qui perçoivent dans la réduction ou la suppression de la TVA, une solution de canaliser l’inflation qui affecte depuis quelques mois l’ensemble des produits de larges consommation. En effet, s’exprimant, hier, à ce sujet, M. Mohamed Drif, directeur des études au niveau de la direction générale des impôts, a estimé que l’inflation n’est pas due à la TVA, car, argumentera-t-il, aucune éventuelle baisse de TVA n’est concevable dans la conjoncture actuelle. Se voulant explicite, M.Drif, fera savoir que la TVA n’est en aucun cas responsable de la hausse des prix, pour une simple raison, précisera-t-il, c’est que les taux actuels sont inférieurs à ceux appliqués dans les années 1990. Rassurant, il dira, à ce propos, qu’il n’y a pas de rapport entre l’inflation et la TVA parce que, soulignera-t-il, en Algérie, la TVA était à son origine, lorsqu’elle a été lancée en 1992, à 21% alors qu’aujourd’hui elle n’ est que de 17%. Cela veut dire que le taux n’a fait que baisser. Et d’ajouter qu’ « on avait quatre taux : 40, 21, 13 et 7%. Au fil des années nous avons réduit de plus en plus le nombre de taux et le niveau pour arriver aujourd’hui à 17 et 7%». Comme preuve de l’impossibilité d’imputer l’inflation à la TVA, selon l’invité de la chaîne III, il a fait, également savoir que cette taxe « est totalement neutre au niveau des opérateurs économiques puisque le jeu du payement d’avance et de collecte font en sorte que la TVA n’est payée que par le consommateur final». Par ailleurs, et en faveur de cette taxe qui a engendré en 2006, selon ses dires, 335 milliards de dinars, M.Drif a estimé que cette année elle en rapportera les 400 milliards de dinars. Ce développement de l’orateur est fondé sur une comparaison qu’il a faite avec ce qui s’applique chez les pays voisins afin de faire ressortir que les opérateurs algériens ne sont pas plus imposés que les autres. Il a dans ce sens cité que le taux de la TVA au Maroc qui est de 20 %, la Tunisie de 18 %, la France de 19% et enfin 19,6% en Italie. «Le taux d’inflation est un taux global», dira M. Drif, qui a tenu, tout de même, à expliquer qu’avec l’ouverture et le taux de croissance économique que « nous avons, et excepté les produits qui enregistrent un déséquilibre entre l’offre et la demande et sur lesquels nous observons une inflation, nous assistons à une baisse des prix de l’ensemble des produits issus d’un processus industriel comme, par exemple, la puce téléphonique qui est passée de 25 000 DA en 2000 à 0 DA aujourd’hui». Ceci-dit, le maintien d’un même niveau de TVA a induit une baisse des prix de ces produits car, a-t-il souligné, nous sommes face à un phénomène où l’offre est supérieure ou égale à la demande. Il a par ailleurs, rappelé que, entre autres produits exonérés de TVA figurent le pain et la farine panifiable, les céréales, les semoules, les laits et crèmes de lait et les médicaments. Un taux réduit (7%) est, notamment, appliqué aux produits qui ne subissent pas une transformation industrielle et un taux normal de 17% pour tous les autres produits. Pour conclure, le directeur des études au niveau de la DG des impôts fera savoir que l’ensemble des recettes de l’Etat en matière de fiscalité ordinaire représente 45% de la TVA.
Nabila Bel