Taux de croissance de 11 % et rythme de réalisation accéléré

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Le secteur des travaux publics a poursuivi son rythme de croissance pour la quatrième année consécutive, pour atteindre en 2007 un taux de 11 % contre 8,8 % en 2006. Ce secteur, le seul à enregistrer un taux de croissance à deux chiffres, occupe la première place hors hydrocarbures à la faveur d’un volume important de projets réalisés ou lancés au cours de cette année, en particulier, celui du colossal et important chantier qu’est celui de l’autoroute Est-Ouest.

Dressant le bilan de son secteur, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, avait déclaré récemment à la presse que son secteur a réalisé « un progrès notable » par rapport aux exercices précédents. Ces progrès se reflètent, dira-t-il, à travers le renforcement sensible du réseau routier en 2007, par la réception de 18.000 km de routes- dont 8000 km d’infrastructures routières nouvelles et 10.000 km de routes ayant connu des travaux de maintenance- alors qu’avant 2005, le volume était de pas plus de 1000 km, dont 400 km de réalisations routières.

Les travaux de réalisation d’ouvrages d’art ont atteint, cette année, 300 ouvrages, alors que seulement 40 infrastructures routières étaient réceptionnées annuellement durant les précédents exercices. Par ailleurs, le secteur des travaux publics a concrétisé plusieurs objectifs tracés dans le cadre du programme de soutien à la croissance pour la période 2005-2009, notamment au niveau local. Entre autres, le parachèvement de la mise en oeuvre du programme portant réalisation de 500 maisons de maintenance réparties sur l’ensemble des daïras du pays, outre le taux d’avancement considérable dans les chantiers de réfection et de maintenance des routes communales et de wilayas, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.

D’autre part, le projet de l’autoroute Est-Ouest, dont les travaux ont été lancés en mars dernier, a bénéficié d’une enveloppe de plus de 800 milliards de DA (près de 11 milliards de dollars). Toutefois, ce dernier demeure le chantier phare du secteur des travaux publics en 2007. Ce projet d’envergure s’étend des frontières tunisiennes aux frontières marocaines, sur une distance de 1.216 km, dont 927 km de nouvelles infrastructures réparties sur trois tronçons: Est (Bordj Bou Arreridj-frontières tunisiennes 399 km), Centre (Bordj Bou Arreridj-Chlef 169 km) et Ouest (Chlef-frontières marocaines 359 km). Dès l’achèvement des travaux confiés à des entreprises étrangères spécialisées, cette « veine » permettra de relier 24 wilayas, en attendant le raccordement des pôles de développement de la région des Hauts-Plateaux à ce réseau routier par le biais de routes secondaires d’une distance globale de près de 1.700 km.

En effet, les autorités publiques fondent de grands espoirs sur cet ambitieux projet, dont le délai de réalisation est fixé à 40 mois, en vue de relier l’est à l’ouest du pays et de permettre le désengorgement du réseau routier. Cette autoroute s’inscrit également dans le cadre du projet de route transnationale maghrébine, qui s’étendra sur une longueur de 7000 km environ. Ce projet, qualifié d’ »unique en son genre au niveau méditerranéen  » par les responsables du secteur, permettra la création de plus de 100 000 emplois et favorisera l’équilibre régional, outre la réduction de la durée des voyages par la fluidité du trafic entre les villes et entre les wilayas. En dépit des réalisations du secteur des travaux publics au cours de cette année et les précédentes années, il n’en demeure pas moins qu’il souffre toujours de plusieurs insuffisances qui entravent l’avancement et l’accélération des projets inscrits, en particulier au niveau local.

Le non-respect des délais de réalisation des infrastructures routières et des ouvrages d’art par les entreprises publiques ou privées en charge de ce type de projets demeure le principal problème qui se pose au secteur. A ce titre, le ministère de tutelle a révélé dernièrement que 35 entreprises (publiques, privées et étrangères) ont été mises en demeure pour dépassement de délais; certaines ont même fait l’objet de résiliation de contrats.

Le ministère a brandi la menace de l’application de la mise en demeure, la semaine dernière, à l’encontre des entreprises contrevenantes, en ordonnant le gel du financement des entreprises chargées de la réalisation d’un tronçon de l’autoroute menant vers la ville de Ain Defla et ce, en les exhortant de venir à bout des différends techniques et au rattrapage des retards accusés dans les travaux dans les plus brefs délais.

Eu égard aux insuffisances enregistrées, auxquelles s’ajoute le problème d’expropriation des citoyens dont les habitations se situent sur le tracé de l’autoroute – bien que la majorité des cas ait été régularisée-, et en dépit des assurances de la tutelle, d’aucuns parmi les observateurs ne s’attendaient à enregistrer des retards de réalisation et de déficits en normes de qualité, considérant l’importance du projet notamment sur sa partie orientale, connue pour ses reliefs escarpés et difficiles. Par ailleurs, la deuxième rocade de la capitale, un des principaux projets amorcés en 2007, dont la réalisation permettra le désengorgement, un tant soit peu, de la capitale, qui n’arrive plus à contenir le flux sans cesse grandissant du trafic routier au cours de ces dernières années, en raison du déséquilibre flagrant entre parc automobile et le réseau routier. A travers ces nombreux projets financés par l’Etat et inscrits pour l’exercice 2008, le secteur poursuivra son avancée dans l’espoir de maintenir cette cadence crescendo durant les prochaines années.

Lemya Ouchenir

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