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50 000 nouveaux cas de cancer par année

Chaque année, 50 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés en Algérie, dont 12 000 à Tizi-Ouzou, a fait savoir, hier, le Pr. Kamel Bouzid, oncologue, lors des 2es journées de formation continue en cancérologie, tenues à l’hémicycle Aissat Rabah de l’APW de Tizi-Ouzou.

«Chaque année, on enregistre 50 000 nouveaux cas de cancer à l’échelle nationale, dont 12 000 à Tizi-Ouzou. Le cancer du sein est la première cause de mortalité chez la femme», a indiqué le spécialiste. Pour le Pr Bouzid, «le traitement de la pathologie nécessite des coûts énormes quand le cancer n’est pas dépisté précocement.

Lorsque la maladie s’est aggravée, les soins coûtent 1 milliard de centimes par malade et par an, alors que quand la maladie est dépistée précocement la prise en charge du malade est réduite à 600 000 DA par cas et par an, en plus des chances élevées de guérison totale.»

Et comme pour donner plus d’assurances aux femmes atteintes de cette pathologie, il notera qu’ «en Algérie, 90% du personnel médical et paramédical est féminin d’où la facilité d’intervention chez les femmes pour les examens de dépistage». Évoquant les infrastructures spécialisées, le Pr Bouzidi considère que «le CAC de Draâ Ben Khedda, qui vient d’ouvrir partiellement, est une fierté pour toute l’Algérie et pour la région et il permettra de dépister et de soigner efficacement les malades».

Pour sa part, le président de la commission santé de l’APW, Dr. Sid-Ali Youcef, a tenu à dire : «Ces deuxièmes journées de formation en cancérologie s’attèleront exclusivement à la pathologie du cancer du sein, l’une des pathologies cancéreuses chez la femme. Le nombre de nouveaux cas recensés chaque année à Tizi-Ouzou dépasse les 12 000 cas.

Il s’agit d’un chiffre énorme mais à travers des manifestations comme celle d’aujourd’hui, des conférences, des rencontres ou des colloques, cette pathologie peut être bien cernée. Le diagnostic et le traitement précoces constituent une garantie pour la guérison.

Notre assemblée reste disponible et disposée à aider et à accompagner toutes les initiatives de ce genre pour le bien être du malade et du citoyen en général». Ces deuxièmes journées de formation continue sont lancées sous le haut patronage du wali, en étroite collaboration avec l’APW de Tizi-Ouzou, la société algérienne de formation continue en cancérologie, la faculté de médecine de l’université Mouloud Mammeri et l’association Tujya.

Elles ont eu lieu en présence du wali Abdelhakim Chater, du représentant du P/APW Sid-Ali Youcef, du recteur de l’université Mouloud Mammeri, du DSP, du représentant du CHU, de plusieurs professeurs de renom, de praticiens médicaux et des paramédicaux, en plus de plusieurs étudiants.

Dans son intervention, le recteur de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, M. Tessa, a noté : «Le cancer du sein fait des ravages, notamment chez la femme et il faut à tout prix le diagnostiquer et le traiter précocement pour préserver et sauver des vies et aussi réduire le coût des soins.

Il faut reconnaître que d’énormes progrès sont accomplis dans le domaine de la santé car dans les années 70 et 80, les médecins étrangers ne venaient dans les unités de soins de la périphérie qu’à raison d’une fois par semaine et nous étions contraints de faire la chaîne pour une simple consultation.

Aujourd’hui, toutes nos structures sanitaires sont dotées d’au moins un médecin algérien, le progrès est une réalité de taille». Le wali de Tizi-Ouzou, Abdelhakim Chater, de son côté, a soulevé les drames que cette pathologie engendre sur la personne atteinte, mais aussi sur son environnement immédiat, notamment la famille : «Cette pathologie engendre des drames au sein de la population et de la cellule familiale.

Selon l’OMS, eu égard à la progression inquiétante de cette maladie, à l’horizon 2030, il faut prendre des mesures à la hauteur pour fléchir la courbe ascendante. S’agissant d’un problème de santé publique majeur, son excellence le président de la République a érigé la lutte contre le cancer comme priorité nationale.

Cette volonté politique réaffirmée au plus haut de l’État s’exprime par la mise en place d’un programme national de lutte contre le cancer et un fonds financier important et le déploiement de quinze centres de lutte contre le cancer au niveau national et notre wilaya a bénéficié d’un CAC ouvert partiellement depuis quelques jours.

Chose qui permettra la prise en charge de nos malades à raison de 150 malades/jour en radiothérapie et je vous annonce officiellement le transfert imminent du service oncologie de Belloua au niveau du CAC de Draâ Ben Khedda, en plus de la mise en fonction de deux autres accélérateurs pour augmenter la capacité d’accueil», conclura le wali Chater. De son côté, le président de l’association Tujya a indiqué en marge des travaux : «Depuis la création en 2003 de l’association Tujya, nous organisons des campagnes de sensibilisation et de dépistage au niveau des zones rurales.

Cancer du sein : le cancer le plus répandu

Avec le temps, nous nous sommes aperçus que notre travail n’est pas très efficace d’où, en 2017, avec la collaboration de l’APW de Tizi-Ouzou, nous avons initié un séminaire de sensibilisation sur le cancer couronné par la mise en place d’un comité de wilaya de lutte contre le cancer, installé et présidé par l’ex-wali.

Aujourd’hui, je profite de l’occasion de la présence des intervenants et des responsables pour demander au wali de le réactiver pour focaliser les efforts sur la lutte contre le cancer». Après donc la cérémonie d’ouverture, il s’agit de la première séance modérée par les professeur Bendib, Bouzid, Messaoudi, Belarbi et Boubnider. L’épidémiologie du cancer du sein dans la wilaya de Tizi-Ouzou a été abordée par des professeurs et des médecins du CHU de Tizi-Ouzou.

L’intérêt du dépistage du cancer du sein, la corrélation anatomopathologique, le diagnostic précoce, l’interprétation d’une mammographie, les facteurs pronostics du cancer du sein et le compte rendu standardisé ont été expliqués par de nombreux spécialistes. En 2e séance, modérée par les Pr Amir, Faraoun, Guendouz, Sedkaoui et Ben Serai, il y a eu la thématique de la conduite à tenir devant un nodule du sein, une adénopathie axillaire, un écoulement mammaire et les procédures de radiologie interventionnelle.

Après la pause déjeuner, quatre ateliers ont été organisés, dont le premier est modéré par les professeur Kamal Bouzid et L. Khenaf. Au programme, plusieurs contributions dont les soins de support dans le cancer du sein, la prise en charge d’un lymphocèle, la gestion d’une chambre implantable en oncologie et l’oncopsychologie. Le président de la SAFCC, Abdelhamid Salah Laouar, a indiqué dans sa communication : «Dans le monde, près de 1,38 million de nouveaux cas sont détectés annuellement. Sur ce chiffre, 458 000 patients décèdent.

Le cancer du sein est le premier cancer chez la femme que ce soit chez nous ou dans les pays développés. Actuellement chez nous, on enregistre environ 12 000 cas chaque année. À l’heure actuelle, on ne dispose pas de connaissances suffisantes sur les causes du cancer du sein, donc le dépistage de la maladie et le diagnostic précoce restent les principaux moyens de lutte contre cette maladie.»

Hocine Tiab

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