Ath Laâzib, sous le choc

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Nul ne pensait que les habitants de la localité de Naciria- Laâzib-, située à quelque 34 km du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, allaient se réveiller, en ce matin du deuxième jour de la nouvelle année, sous l’effet d’une détonation qui a ébranlé tous les alentours du commissariat de la localité.

Sur les lieux du drame, une panique générale s’est emparée des riverains qui ne comprenaient point :  » L’euphorie du Nouvel an qu’on espérait annonciateur de changements et porteur d’espoirs ne s’est pas estompé « . Les éléments des services de sécurité, tous corps confondus, avaient les nerfs à fleur de peau, repoussant les curieux et badauds y compris les reporters chargés de faire leur boulot. Un officier de police annonce au talkie-walkie six morts et environ une trentaine de blessés.

Les éléments de la police scientifique étaient affairés à recueillir tout indice pouvant les orienter dans leurs pérégrinations. Nous créant toutes sortes d’obstacles et excellant dans l’excès de zèle, un policier en civil, a cru dans ses prérogatives de se permettre de confisquer le matériel et les papiers des reporters présents sur les lieux juste pour les empêcher de remplir leur mission, sous le prétexte fallacieux que certains parmi les journalistes pouvaient se prévaloir de la chaîne tant décriée qu’est El- Djazira.

C’est ainsi qu’on a dû se rabattre vers l’hôpital de Bordj-Menaiel où les blessés ont été acheminées pour y recevoir les soins appropriés. Leur état étant jugé grave, quatre parmi les blessés ont été évacués vers l’hôpital Mustapha, à Alger. L’un d’eux a succombé à ses blessures à l’hôpital de Bordj Menaiel, alors que deux sont restés en observation.

Hamid, 24 ans :  » L’explosion m’a fait sursauter de mon lit vers 6h 50. Une fois remis de mes émotions, je suis sorti pour comprendre l’objet de la déflagration. Une fois dehors, j’ai été abattu. On n’a jamais vu cela depuis 1993, 94. Selon un voisin,après avoir simulé une urgence,un jeune d’environ 30 ans à bord d’une camionnette de marque Toyota, immatriculée 2001-10 (Bouira), s’est ruée droit vers l’entrée du commissariat. Dans l’immédiat, on a trouvé des lambeaux de chair ». Aziz, 25 ans : « On était environ 5 à 7 personnes attablées dans le café d’en face du commissariat, comme à l’accoutumée. Il devait être 6 h 45mn environ, lorsqu’un violent souffle s’empare de tout. Le toit du café s’est effondré, les débris m’ont atteint. On est sorti par l’autre porte de derrière. A l’autre café, les gens couraient dans tous les sens, les murs étant tombés, l’électricité coupée ; il faisait encore noir, les CNS ont tiré dans l’air par panique certainement. J’ai eu des nausées fortes,…je me suis retrouvé à l’hôpital de Bordj Menaiel « 

Un jeune copain du premier, venu lui rendre visite à l’hôpital nous dit :  » J’étais à l’arrêt des fourgons, après l’explosion, j’ai vu les pieds d’une femme, celle qui travaille comme femme de ménage au commissariat, éjectés jusqu’à l’arrêt… J’ai vu des morts au nombre de trois dont une femme. Un véhicule de marque Toyota, venant du côté de la gendarmerie,…traqué par un autre véhicule qui lui faisait des coups de phares, celui-ci refuse de lui céder le passage et fonce droit vers le commissariat…  »

A. K

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