Karima subjugue ses fans

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Une grande affiche annonçait depuis lundi dernier le concert de la chanteuse kabyle Karima et Kamel Bouyakoub à guichets fermés. Peu après 20h, la grande porte de la salle Ibn- Khaldoun était cadenassées plutôt que prévue, jeudi dernier. La rue est fourmillante de gens. Vu de l’extérieur, le hall de l’établissement est aussi comble. En balayant du regard pour trouver une bonne place au devant ? Au milieu ? Un peu plus prêt vers la gauche ou vers la droite ? Sans efforts! Toutes les bonnes places sont déjà occupées à l’intérieur de la salle.20h55, les lumières s’éteignent. Accompagné par un orchestre de 12 musiciens dont sept Français et 5 Algériens, sous la direction du maestro Arezki Baroudi, Kamel Bouyakoub ouvre le concert à 21h précises. Les nombreuses foules de gens qui étaient venues spécialement pour écouter Karima, l’acclament tout de même, haut et fort. Après une ouverture musicale exécutée par l’orchestre, Kamel Bouyakoub a chanté 11 titres, tous enchaînés, l’un après l’autre. Des jeunes et moins jeunes ont préféré s’approcher de la scène pour danser sous les youyous, les applaudissements et les chansons d' »Avridh », « El Amriw », « Iguiro », « Kenza », « Tamghart », »Anoua », « El Ghali », « Ines », « Essa » et enfin « Eslavits ». Le public n’attendait certainement pas de telle surprise car la majorité des titres sont signés, Matoub Lounes, le regretté de la chanson kabyle.A la fin de la première partie du spectacle, les présents réclament sans cesse, sous les sifflets, leur star Karima. Quelques minutes après, elle parait sur l’estrade avec son sourire habituel, toujours réservée, habillée en robe de soirée violette, les cheveux aussi noirs que ceux d’hier, à la coupe dégradée. Elle s’approche du micro pour dire « Azul (bonjour) Alger ». Le public l’acclame chaleureusement. Après 13 ans d’absence, les retrouvailles de Karima et son public ont eu lieu dans une atmosphère festive. Leurs complicités se remarquent tout de suite, d’ailleurs. A la voix douce et sublime à la fois, Karima interprète 18 titres, les meilleurs tubes de sa carrière artistique, sous de belles musiques, exécutées, également par l’orchestre d’Arezki Baroudi. L’artiste fait son entrée par « El Aslama » et enchaîne par « Amel Fodha », « Thilmazyin », » Watma », « Oussan Agui », « Esser », « Tharwa », « Dhaneker », « Avava », « Edwin », « Amel Vaz », « Ifedjedj », « Ayemma », « Taqshicht », « Ourar », « Errouitsid », « Assa nezha » et finalement « Aylali Aylalou ». Tout le monde chante et danse en même tempsLe moins que l’on puisse dire sur l’accompagnement musical de l’orchestre d’Arezki Baroudi, c’est qu’il a participé en grande partie au succès du spectacle. A minuit sonnantes le public est toujours dynamique et revendique plus de titres, parfois les mêmes. La grande dame de la chanson moderne ne semble pas être fatiguée, mais elle est « obligée d’annoncer la fin du concert avec regret », dira-t-elle.Karima, Kamel Bouyakoub et Arezki Baroudi ont chauffé la salle à blanc, cette soirée du 2 juin 2005.

Fazila Boulahbal

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