Cette journée de protestation, la première dans l’histoire de l’Algérie, est un vrai raz-de- marée syndical, selon M.Meriane. Contacté, hier, par nos soins, Meziane Meriane, porte-parole de la coordination, a fait savoir que le débrayage a suscité un répondant des plus significatifs dans tout le secteur de l’Education. Le taux national de suivi a dépassé, selon lui, les 90%. Pour le secondaire, le taux oscille entre 70 et 80 %, et ce, sans oublier les deux autres paliers, à savoir le moyen et le primaire, qui ont été également paralysés, soit 90 % dans les 48 wilaya du pays.
Toujours dans le secteur éducatif, au niveau d’Alger, le constat est satisfaisant pour les initiateurs de la grève. « Toutes les écoles, tous paliers confondus, ont répondu au mot-d’ordre de grève », a indiqué M.Meriane.
Celui-ci dira par ailleurs que même l’Enseignement supérieur a marqué de sa présence cette journée nationale de débrayage. « Selon les estimations qu’on a reçues des autres wilayas, la majorité des universités ont été bloquées », a-t-il encore affirmé.
Concernant la Santé, qui est un secteur stratégique, il a été également gelé, à part, faut-il le signaler, les premiers soins d’urgence, et ce, dans les centres hospitalo-universitaires, CHU. De leur côté, les fonctionnaires de l’Administration ont cautionné également l’appel de leur syndicat à cette grève. « Toutes les administrations sont paralysées. Ce qui signifie que l’écho est favorable », a-t-il souligné. Ce débrayage demeure jusque-là la seule solution pour ces fonctionnaires. Ils ont ainsi opté pour ce mouvement de protestation à travers lequel ils ont paralysé les secteurs stratégiques du pays, pour protester contre la nouvelle grille des salaires, entrée en vigueur en ce mois de janvier, et inadaptée pour les travailleurs de la Fonction publique.
En sus, le statut particulier, qualifié « de coquille vide », par la Coordination a été élaborée sans la consultation des concernés, ce qui pour les contestataires équivaut à du mépris et de la marginalisation des syndicats. « Ce que nous reprochons à cette grille, ce sont ses incohérences dans la classification des postes (…). L’inclusion de primes dans le salaire de base est faite pour leurrer l’opinion publique », a précisé M. Meriane. Ces protestataires ont réclamé, pour rappel, de revoir la classification des postes et de porter la valeur du point indiciaire de 45 à 70 dinars. Pour les praticiens de la Santé publique, cette nouvelle grille est « une arnaque et une insulte à l’égard de l’élite de ce pays », a déclaré lors d’une conférence de presse, il y a quelques jours le Dr Mohamed Yousfi, président du SNPSSP Il a affirmé que les salaires des spécialistes dans les pays voisins, le Maroc et la Tunisie, sont « trois fois plus élevés ». Signalons que ce dernier, le SNPSSP, a décidé également d’un débrayage national de trois jours: les 28, 29, 30 janvier qui sera précédé, le 27 janvier, d’un sit-in devant le siège du ministère de la Santé publique et de la Réforme hospitalière. A noter que des assemblés générales (AG) de ces secteurs ont été organisées, à travers les 48 wilayas, et ce, en dépit de la paralysie de la Fonction publique.
Les 12 syndicats composant la coordination sont, pour rappel, le CNES, SNCP (chercheurs permanents), SNPDSM (professeurs et docteurs en sciences médicales), SNMASM (maîtres-assistants en sciences médicales), UNPEF (personnel de l’éducation et de la formation),
SNAPEST (professeurs de l’enseignement secondaire et technique), SNPSP (praticiens
de la santé publique), SNAPS ( Syndicat national algérien des psychologues), SNV (vétérinaires), SNPSSP (praticiens spécialistes) et SNAPAP (personnel de l’administration publique).
Nabila Belbachir