Alors que les boulangers brandissent la menace d’arrêter leurs activités et revendiquent, encore une fois, une augmentation du prix du pain, et ce, malgré la décision des pouvoirs publics de subventionner le prix de la semoule.
«Je le souligne, je le soutiens et je le confirme : le prix du pain ne subira aucune augmentation et les prix fixés en 1996 demeurent en vigueur», dira Ouali Yahiaoui, directeur général de la régulation et de l’organisation des activités au ministère du Commerce, hier, sur les ondes de la Chaîne III. Et d’ajouter «Je rappelle qu’il n’a jamais été question avec les représentants de la profession du comité national des boulangers affiliés à l’UGCAA, d’une quelconque augmentation ». A ce propos, il a fait allusion à la rencontre qui a eu lieu lundi 14 du mois en cours au ministère du commerce avec ces mêmes représentants.
Cette rencontre, selon lui, entre dans le cadre des programmes de travail menés de paire avec l’UGCAA et à travers lesquels, la priorité a été donnée à l’activité de la panification et à l’examen des contraintes et des dysfonctionnements qui l’entourent, loin de toute agitation.
M. Yahiaoui a également relevé que « l’agitation existe au sein de l’union et là, ce n’est pas le problème du ministère du Commerce, parce qu’il faut admettre qu’il existe aujourd’hui deux courants au niveau de l’UGCAA qui reste au demeurant un partenaire privilégié des pouvoirs publics pour examiner toutes les questions liées à l’activité commerciale». En ce qui concerne les compensations, M. Yahiaoui a déclaré que l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens, à savoir, 80 milliards de dinars pour la semoule, 55 milliards de dinars pour la farine, ainsi que 23 milliards de dinars pour le lait. Soit un montant global de l’ordre de 170 milliards de dinars. Au sujet de l’importation, le problème demeure à ces yeux, cette « inflation importée ». Pour preuve, M Yahiaoui a rappelé que «l’essentiel des produits de large consommation, compte tenu de nos préférences sociales et nos traditions culinaires, est importé».
Et de préciser que «L’importation concerne 75% des céréales, l’huile à raison de 400 000 tonnes /an, le sucre à hauteur d’un million de tonnes, le café dans sa totalité, les légumes secs avec plus de 200 000 tonnes annuellement», en confirmant que «les pouvoirs publics ne sont pas restés en spectateurs pour voir les choses se dérouler». Et qu’à cet effet «Nous avons présenté un dossier technique à l’attention du gouvernement pour proposer des mesures appropriées.
Il s’agit soit de la compensation en amont, soit la compensation en aval, soit l’exonération des droits et taxes et nous avons proposé la mise en place d’un Fonds de stabilisation des prix de manière à prendre des mesures en temps réel lorsqu’il y a des emballements des prix sur un marché intérieur toujours tributaire des fluctuations des prix sur les marchés mondiaux». Dans le même contexte, le représentant de la tutelle a signalé qu’ «En 2007, la facture alimentaire a dépassé 4,5 milliards de dollars contre moins de 3 milliards de dollars en 2006, ce qui explique l’impact de l’inflation importée».
Lemya Ouchenir
