Crise au lycée Chouhada Mokrane

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En effervescence depuis la rentrée scolaire de septembre, le lycée Chouhada Mokrane à Béjaïa, qui a connu une série de débrayages, a fait l’objet d’une enquête par une commission ministérielle, comme il a fait également l’objet de plusieurs articles de presse, semble enfin retrouver la paix et la sérénité depuis le 13 janvier, date de la réunion des enseignants avec l’association des parents d’élèves faisant passer les intérêts des élèves avant tout autre considération et vu l’annulation de la mutation de leur collègue, d’histoire géographie, les enseignants ont pris la sage décision de reprendre les cours à compter du lendemain 14 janvier.

Pour rappel depuis la rentrée scolaire, l’établissement a vécu plusieurs crises.

D’abord, des problèmes relationnels entre le corps enseignant et le proviseur. Dans ce chapitre, la tension est envenimée au point où les enseignants refusent jusqu’à s’asseoir à la même table que leur chef d’établissement. Pour apaiser les esprits des uns et des autres, la directrice de l’éducation, Mme D. Boulgane a même été durant le mois du Ramadhan passé jusqu’à inviter les enseignants et le proviseur à rompre le jeûne ensemble à la table des commensaux du lycée, histoire de leur faire oublier leurs querelles par le fait de manger en commun le pain et le seul. Mais apparemment rien ne semble avoir été arrangé puisque la réaction des enseignants a été de saisir la presse pour dénoncer la disparition de l’établissement de mobilier scolaire (chaises d’élèves) et de matériel pédagogique (ordinateur de la salle des professeurs). La directrice de l’éducation demande et obtient du ministère la mise sur pied d’une commission d’enquête. Mais les professeurs non contents des résultats de cette dernière exigent entre autres revendications le départ pur et simple du proviseur. L’administration n’ayant pas cédé à leur pression, le malaise demeure plus grand que jamais au lycée. Et la goutte qui a fait déborder le vase est tombée le 8 janvier dernier lorsque Mourad Hakim, PED d’histoire géographie, 7e échelon, ayant à charge 4 classes de terminale, a été muté de manière arbitraire et injuste, aux yeux des professeurs, au lycée El Hammadia.

Bien que vu sous un certain angle, étant donné que le lycée d’accueil est géographiquement mieux situé que l’établissement d’origine, cette décision de mutation s’apparente plus à une promotion qu’à une sanction du 3e degré. Le professeur concerné, qui veut surtout savoir ce que l’administration lui reproche, crie à l’injustice et demande, à être traduit devant la commission de discipline qui est selon lui la seule institution habilitée par la loi à prononcer ce genre de sanction. En solidarité avec leur collègue, les professeurs du lycée Chaouhada Mokrane ont déclenché illico presto une série d’actions de protestation. D’abord, ils se mettent en grève illimitée ou du moins jusqu’à la levée de la sanction ; ensuite, ils lancent un appel aux enseignants des autres lycées de la ville pour leur demander de les soutenir, et sur la même lancée ils sont allés jusqu’à signer une demande de mutation colective.

C’est dire, toute la profondeur de la crise qui a secoué le lycée des chouhada Mokrane.

B. Mouhoub

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