Ses premiers jalons dans le domaine de la chanson remontent au début des années 1960. Maintenant, il est âgé de 58 printemps. Un retraité, seulement il reste souvent fidèle à son attachement viscéral à la musique.D’ailleurs, après plus de 20 ans d’absence, Aït Aïssi récidive, non pas sans agrément et ferveur, par un nouvel album composé de six titres. Il s’agit d’un vibrant hommage au pivot de la chanson kabyle, Slimane Azem.On y retrouve un style chaâbi soigneusement travaillé et nourri de rythmes folkloriques. Les thèmes, quant à eux, sont diversifiés. Il a chanté la passion (Thakvailith, Edjthiyi), mais aussi l’exil et ses effets pour la plupart hélas funestes et néfastes (Eye m’safer), ainsi que la société et la morale (Yer Thaymats). Ce nouvel album est enregistré au studio Yougourthène Azazga, et édité aux éditions Ifri Music.Aït Aïssi est un chanteur d’une grande maturité poétique et musicale, malgré son répertoire riche uniquement de trois albums. Il a réalisé son premier produit (un disque) en 1970. Celui-ci comprend Ayithbir et Sarouba m’chache qu’il a choisi comme titre. Derrière une éclipse de neuf ans, Aït Aïssi renoue avec le public par un produit nouveau, comportant huit chansons. Il ne produit pas beaucoup en fait.Et, selon lui, c’est en raison de nombreux empêchements d’ordre familial mais aussi et surtout financier. Il manque de moyens nécessaires, du temps aussi. Pour revenir au pseudonyme Aït Aïssi, Rabah Khati, l’a emprunté sous la pression des valeurs morales de l’époque. Il a voulu garder l’incognito, car, à un certain moment, la société, concevait la chanson comme étant un déshonneur, rien d’autre que comme cela.Il n’était pas aisé alors d’interpréter sous son vrai nom.Ainsi, à l’image d’Aït Menguellet et d’Aït Meslayen, Khati a pris, lui aussi le nom de sa bourgade tel un pseudo.Par-delà la musique Aït Aïssi, demeure un poète à la fois distingué et invétéré. Il a déjà pris part à des festivals et récitals poétiques qui se sont déroulés au niveau de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.Il a participé également à de nombreuses autres manifestations organisées par-ci, par là dans différents villages. C’était le cas à Ath Douala avec l’association culturelle et scientifique “Ideles” ayant concocté un récital de poésie pour rendre hommage au chantre Matoub Lounès en 2004. Aït Aïssi s’y est distingué de fort belle manière. Il avait obtenu le deuxième prix.Khati Rabah ou Aït Aïssi, promet beaucoup en somme, et ce, que ce soit en poésie ou en musique.
Mohamed Aouine
