Selon des sources sécuritaires, le nombre de personnes kidnappées, à Tizi Ouzou, s’élève à 23 personnes en 2 ans seulement. Ces enlèvements, oeuvre des groupes terroristes, continuent de sévir dans la région. Ils sont secondés par des groupes de malfaiteurs en tous genres, lesquels profitent du climat d’insécurité dans lequel baigne la Kabylie.
Un chiffre inquiétant et qu’il faut prendre au sérieux. eu égard aux conséquences désastreuses générées par ces actes, les rançons, quant à elles, vont de 1 à 27 milliards de centimes.
D’autres sources indiquent, que le nombre des victimes dépasserait de loin les statistiques officielles, des familles ne dénonçant pas ces actes crapuleux, par peur de représailles des malfaiteurs.
Le phénomène du kidnapping prend une tournure dangereuse dans la région, il touche particulièrement les gros commerçants et les industriels, ce qui explique l’intérêt de ces gangs envers ces catégories, estd’arracher des sommes faramineuses. L’une des premières opérations de ces groupes nous renvoie à la nuit du 31 décembre 2005, dans la région de Tigzirt, où un groupe armé a fait irruption à l’intérieur d’un bar, avant d’enlever le propriétaire de ce même lieu. Sa famille a été sommée de payer une rançon de 1 milliard de centimes. Autre acte du genre, celui du gardien de prison qui a été retrouvé tué d’une façon barbare. Cet acte n’était que le début d’une série qui a atteint les 15 cas d’enlèvements en 2006, un chiffre qui a toutefois connu une baisse au cours de l’année 2007 de 8 cas. Ce phénomène qui s’est propagé à une vitesse alarmante, n’a apparemment épargné personne. Les même ressortissant étrangers, dont le directeur régional d’une société algéro-egyptienne, M. Amdjed Wahda, enlevé un certain 27 mai 2007, celui-là même qui a réussi l’exploit de s’évader, après avoir passé plusieurs semaines en captivité.
S’appuyant sur d’autres éléments, il est à indiquer, que les enlèvements perpétrés en Kabylie ces trois dernières années, ne doivent pas tous être imputés aux groupes terroristes, bien qu’ils soient les principaux auteurs de ces actes, le phénomène a intéressé également des gangs organisés lesquels sous couvert du terrorisme islamiste accomplissent leur forfait.
Les enfants dans le collimateur
» Les criminels et les enfants victimes de kidnapping, sont issus du même milieu social « , a déclaré Mme Messoudène, commissaire de police, chargée de l’enfance au niveau de la Direction générale de la police nationale DGSN laquelle précisera que 254 enfants kidnappés entre 2006 et 2007. Elle citera le cas de la fillette enlevée, violée puis tuée avant de jeter son corps au fond d’un puit, un crime commis par son propre cousin, au niveau de la commune de Ouled-Fayet. Continuant sur la même lancée Mme le commissaire, pour éclairer et essayer de comprendre davantage ce fléau, retrace le cas d’une tante tuant son propre neveu afin de se venger à l’égard de son frère qui l’a mariée sans son accord. Avant de rappeler le cas de Yacine Bouchelouh, ce petit gamin de Bordj El Kiffan retrouvé mort au fond d’un puit après 50 jours d’attente. Un crime qui a bouleversé plus d’un durant l’été 2007. Et c’est là que Mme. Messaoudene s’arrête pour tenter d’élucider le » mystère du puit « . La chargée de l’enfance durcit le ton pour exprimer ses souhaits quant à la répression et le suivi psychiatrique de ces criminels. Le professeur Tedjiza, spécialiste en psychiatrie au niveau de l’hôpital Drid-Hocine à Alger définit ces personnes comme étant des : » Pédophiles « . et » des lâches qui profitent de la faiblesse des enfants, parce qu’ils sont incapables de faire face aux grandes personnes « . Il incite par ailleurs les autorités judiciaires, à garder ces criminels sous surveillance et de les soumettre à des tests psychiatrique pour approbation ou non de leur relaxation, en faisant référence aux pays tels que la France et l’Espagne où 80% de pédophiles récidivent. Selon le chercheur en sociologie Nacer Djabi, » l’enlèvement demande un minimum de planification que ce soit au niveau du choix de la victime, le but, les moyens de négociations et enfin l’assassinat « . Il continue en définissant cette nouvelle forme de crime, en disant : » l’Algérien est victime de son agressivité « .
Quant aux rançons, il estime que » nous vivons dans une société disloquée, d’où le crime, comme moyen d’expression sur tous les plans »
Lounis Melbouci